vendredi 3 avril 2009

"The Office", saison 3 : la comédie symphonique

Et si on refaisait un tour à Dunder Mifflin Scranton ? La troisième saison de The Office, c'était pour moi celle de tous les dangers : après deux années passées à gagner le coeur des téléspectateurs, au point de devenir un vrai petit phénomène Outre-Atlantique, la série allait-elle survivre à son passage dans la catégorie "poids lourds" de NBC ?
Certaines séries, certains producteurs (bisous, Shonda Rhymes) n'ont pas toujours su capitaliser sur le statut de Hit Show de leur création. Mais pour The Office, si certains avaient émis des doutes, je n'en ai aujourd'hui plus aucun.

Un super début de saison

Le début de la saison 3 surfe remarquablement sur le (très réussi) cliffhanger de la précédente. En donnant une nouvelle direction à la carrière de Jim, les scénaristes renouvellent la dynamique de la série de façon habile. Toute la première partie de cette année s'appuie sur cette redistribution des cartes... et ça marche vraiment bien. Les épisodes s'enchainent sans temps morts et quelques-uns sont carrément énormes. En tête de liste, il y a le Season Premiere, Gay witch hunt, et Initiation, dans lequel Dwight forme Ryan aux secrets les plus étonnants de la vente.
On se doutait que les bases de ce début de saison étaient appelées à évoluer. Et cela survient assez rapidement, à la faveur d'une fusion de succursales au sein de notre entreprise de papeterie préférée. Un événément là encore bien géré par les scénaristes, puisque Michael Scott est en grande forme, que le duo Jim et Pam est sacrément perturbé et que les seconds rôles occupent un rôle de plus en plus judicieux.

Michael Scott, patron pathétique
ET touchant


Steve Carell, on aime ou on n'aime pas : c'est un peu la même chose avec Michael Scott. Dans tous les cas pourtant, il faut admettre que son personnage pathétique n'en est pas moins finement défini. Oui, il est lourd. Mais il est surtout bête. Oui, il est parfois raciste, macho et homophobe. Mais il est surtout très bête. Oui, c'est un gosse maladroit, souvent incapable et balourd. Mais il sait aussi être touchant. Emouvant. Un vrai tour de force avec un héros caricatural qui pourrait facilement devenir insupportable. Avec finesse, les scénaristes et Carell parviennent à nous le rendre attachant. Notamment lorsqu'il débarque à l'expo de Pam alors que personne n'est venue la soutenir.
Dans l'univers des sitcoms, il y a peu de personnages aussi étonnants. Susceptibles de créer de la distance (le plus souvent, on rit à ses dépens, en se disant que c'est une sacrée quiche) et en d'autres occasions, de susciter de la compassion (il nous émeut, notamment quand il lui prend l'idée de faire une demande en mariage impromptue dans Diwali). Cette saison le démontre avec force.
Jim & Pam, épisode III
(the return of the Beesley)


L'autre principale caractéristique de The Office, c'est bien évidemment la romance inavouée qui lie Jim et Pam. Cette année encore, elle influe sur le rythme de la série. Si la saison part aussi fort, c'est parce que cette relation est encore au coeur du récit. La période post-fusion vient déstabiliser le binôme et l'évolution de leurs rapports s'en trouve contrariée.
Tout avance par petites touches, assez lentement. Peut-être trop. C'est moins émouvant que ce qu'on a vécu pendant la saison 2. Cependant, le personnage de Pam évolue progressivement. A certains moments, on se surprend à la trouver moins attachante, presque agaçante. Et la grande force des producteurs, c'est d'avoir géré cela de façon consciente.
La standardiste de Dunder Mifflin va ainsi se remettre en question jusqu'au season finale.
A nouveau, la relation entre Jim et Pam est redéfinie, de façon plus décisive semble-t-il. Le rédacteur de ce post écrit ces lignes à genoux, en priant pour que la saison 4 négocie bien ce virage...

Une vraie série chorale

Dernier facteur de réussite de cette saison 3 : The Office est et reste une vraie série chorale. Un ensemble show avec un premier plan (Michael/Dwight, Dwight/Jim, Jim/Pam) et un arrière plan (Angela, Toby, Ryan, Kelly, Phyllis, Stanley, Creed, Andy, Kévin) qui marche remarquablement bien. On est loin des sitcoms au casting plus ou moins hermétique.
Chaque personnage a sa fonction, son trait de caractère prédominant et, tels des chefs d'orchestre, les scénaristes utilisent l'un et l'autre comme des instruments pour rendre la composition la plus dynamique possible. Plus on avance dans le temps, plus on connaît ses personnages et plus les répliques et gags fonctionnent.
Pourvu que cela dure le plus longtemps possible et que l'on ait des épisodes aussi efficaces que l'enterrement de vie de jeune fille de Phyllis, son mariage. Tout ça mais aussi des prologues hilarants comme le fax envoyé par le Dwight du futur ou l'imitation de Dwight par Jim...

Bien à vous,
Benny

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