lundi 3 juillet 2017

"Faut bien s'y faire..."

Ce mois-ci, mon père va passer un scanner pour son coeur. Suivi depuis maintenant une douzaine d'années par un cardiologue, le spécialiste veut contrôler quelque chose au niveau de son aorte. A priori, pas de quoi s'alarmer puisqu'il ne doit pas revoir le médecin en question avant la fin juillet.

Mais comme me l'a dit une personne qui compte, vous pouvez tout à fait aborder une question sensible d'un point de vue rationnel et nourrir une angoisse. Je crois que c'est mon cas.

L'année 2016/2017, dont j'ignore encore quand elle s'achèvera, a été une des plus intenses de ma vie d'adulte. Peut-être la plus intense. Notamment sur le plan professionnel parce que j'ai eu (et j'ai encore) de nombreux défis à relever. Et peu de vacances pour souffler.

Peu de vacances, ça veut dire être loin de BennyCity. Être loin de mes amis et de mes parents. Et le temps file tellement vite que résonne en moins l'echo inquiet d'un regret à venir. Celui de ne pas avoir profité assez de Papa et de Maman. Une peur qui, je crois, habite tous les enfants.

Comme un aveu, dans un souffle


Ce sentiment n'a pas faibli ces derniers jours, bien au contraire. Je pense que mes parents aussi oscillent entre le rationnel et l'émotionnel. Même mon père, ce fameux héros en slip dont je suis fier.

La semaine dernière, au téléphone, je lui ai demandé comment il vivait la perspective de cet examen. Autant je sais ma mère capable d'exprimer ses angoisses, autant mon père m'a toujours semblé entravé, pénalisé, à ce niveau.

A ma question, il a répondu "Oh, faut bien s'y faire...". Une pure remarque de ce fils de la Terre, aussi pudique que sa mère. J'y ai pourtant perçu un soupçon d'interrogation. Etait-ce un ricochet des miennes ou l'expression pudique d'une peur voilée? Je n'en sais rien. Mais à l'autre bout de la ligne, j'étais ému.

Bien à vous,
Benny

PS: J'ignore si (ou combien de temps) ça durera, mais ça fait du bien d'écrire à nouveau de ce côté-ci du net. Spécifiquement pour cerner avec des mots des moments comme ceux-là. 

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