lundi 30 janvier 2012

"Chuck" s'en va... et repart avec une partie des années 80

Ce n'est pas l'info qui révolutionnera le début de votre semaine, mais ça mérite un peu plus que de l'indifférence polie. Vendredi, NBC a diffusé les deux derniers épisodes de la saison 5 de Chuck, dont le series finale.

Le dernier épisode, Chuck vs. The Good Bye, a réuni un peu plus de 4,2 millions de fans. L'histoire du geek espion malgré lui n'a jamais déchainé les passions de téléspectateurs aux USA. Sa meilleure audience, la série l'a faite avec son pilote (9,2 millions de téléspectateurs): elle n'a jamais cartonné. Régulièrement menacée d'annulation depuis sa deuxième année, le show de Josh Schwartz a finalement dépassé la barre des 90 épisodes de manière assez miraculeuse (il faut bien que les déboires de la chaîne profite un peu à certains, tout de même). Grâce à ses fans, mais pas seulement.

Parce que Chuck, c'est un peu plus qu'un bouche-trou. C'est un pur divertissement. Du genre de ceux qu'on faisait en pagaille dans les années 80. Il remettait au goût du jour la création "divertissement respectable" : coup d'oeil sur le carré magique des raisons qui justifient cette affirmation.

RAISON 1 : La simplicité, ça n'empêche pas d'être attachant

J'ai déjà dit, dans la critique de la saison 1, que Chuck était un show sympathique. Mais pas sympathique dans le sens "c'est une série sans prétention qu'on peut regarder en passant l'aspirateur" (Vous savez, le genre de phrases qu'on pourrait écrire pour des machins visibles sur USA Network). C'est sympathique dans le sens "avec un propos léger mais suffisamment bien amené pour qu'on s'arrête devant".

Si les aventures de la bande du Buy More ont duré aussi longtemps, c'est parce que l'humour et l'envie de divertir le public devaient être écrits en gros et en rouge sur le cahier des charges de la création de Chris Fedak. On pourrait passer des heures sur les trucs qui auraient pu être mieux (les storylines au Buy More), ceux qui ne servaient pas à grand'chose (J'aime bien Sarah Lancaster et Ryan McPartlin mais dans le genre seconds rôles très eighties et donc très accessoires, on ne fait pas mieux), etc.

Pourtant, on peut difficilement aller contre une réalité : on retrouve ici toute la palette des personnages-fonction (le héros maladroit, le militaire plus rigide qu'un manche de balayette pour toilettes, ses potes bien lourds) au service de récits où on les faits interagir bien les uns avec les autres. C'est basique, c'est visible : le tout n'est jamais révolutionnaire mais toujours agréable.

RAISON 2 : Quand un geek parle aux geeks, il invite des potes et met de la musique

Si Josh Schwartz a fait monter la sauce toute la journée de vendredi sur son fil Twitter, juste avant la diffusion de la fin de Chuck, c'est parce qu'il fait son job de producteur... mais je ne serais pas surpris si on me disait que c'est parce que cette série a une place un peu à part dans son coeur. Geek complètement assumé, le producteur de The OC, Gossip Girl et Hart of Dixie s'est en tout cas fait plaisir en associant son nom à cette aventure. Il l'a produite en envisageant le show comme une série que lui même aimerait voir et partager avec les autres. Un truc drôle, avec de l'action et du coeur.


Vedettes du petit et du grand écran, Chuck aura vu passer de très nombreux visages de la galaxie geek. On citera, en vrac, et de manière complètement subjective, John Laroquette, Chevy Chase, Robert Englund, Mark Hamill, Timothy Dalton, Carl Lumbly, Linda Hamilton et l'inoubliable Scott Bakula. Et comme c'est une série de Schwartz, la bande originale est toujours très soignée (Cake, Jet, Iggy Pop, etc).

RAISON 3 : Un bon divertissement à une bombe... une histoire de coeur règlementaire

Un homme, une femme: chabadabada... Chuck le geek, lui, a Sarah. Chuck, le show, a surtout Yvonne. Et Yvonne, elle détonne.

Je pourrais essayer de vous vendre une love story échevelée comme on en fait plus mais ce serait vous mentir. C'est du classique, du cousu main, avec les meilleurs moments avant que les deux protagonistes ne consomment leur relation. Ça fait partie du charme de la série.

Mais surtout, surtout, quand on est un gars sur son canapé avachi, rien ne vaut le show d'Yvonne Strahovski. Non, rien. Eh oui : les années 80, c'était aussi des années macho, quand même.

RAISON 4 : En France, le voyage reprend tout juste, voyez vous même !

Hasard de la programmation, en France, NT1 diffusait au lendemain du series finale le premier épisode de la saison 3... presque 18 mois après que TF1 a lâché la série - qui ne faisait pourtant pas tâche dans sa grille du dimanche après-midi. Alors si vous voulez en reprendre une bonne tranche, rendez-vous le samedi aux alentours de midi.


Dans cette saison, le show franchit un cap en faisant de son héros une sorte de Neo des agents secrets. Forcément, ça a de bons et de mauvais côtés. Ça casse (un peu) le postulat de base. Mais comme d'hab: ça mérite de se poser devant, et de ne pas bouder un plaisir simple. Comme une dernière chanson de Jeffster (juste au dessous : attention spoiler, c'est un extrait du series finale)...


Bien à vous,
Benny

PS : Et pour ceux qui veulent en savoir plus sur les deux derniers épisodes de la série, vous avez rendez-vous chez Critictoo.

EDIT 20 avril : Vous aimez Chuck ? Alors consultez sans attendre le contenu de la Semaine spéciale Chuck consacrée sur ce blog à la série de Josh Schwartz, à l'occasion de son printanier passage en prime time sur NT1. Pour ça, cliquez ici.

vendredi 27 janvier 2012

Un spin off de "The Office" avec Dwight ? Quand le rire dérive...

C'est une des grosses infos de la semaine. Alors que la saison 2012/2013 est déjà en préparation du côté des networks, NBC vient d'annoncer qu'un spin off de The Office pourrait voir le jour, avec l'inénarrable Dwight K. Schrute sur le devant de la scène.

Une idée qui est loin d'être mauvaise, parce que le personnage de Dwight est suffisamment solide pour devenir le héros d'une série. Pour tout dire, je trouverais ça assez réjouissant: on peut facilement l'imaginer dans un show qui aurait pour toile de fond la crise ou dans une comédie romantique forcément décalée. Mais c'est aussi une tentative pour faire fructifier, tant bien que mal, le capital sympathie d'une série en perte de vitesse côté audiences.

Un succès, beaucoup de flops
Car il ne faut pas se leurrer: l'idée d'un tel spin off intervient alors que The Office a du mal à se remettre du départ de Steve Carell (1). Et c'est souvent lorsque la fin est proche que les chaînes et les producteurs de sitcom réfléchissent à des projets de prolongation. C'était le cas de Friends avec Joey, qui n'a tenu que deux ans. C'était aussi celui de Cheers avec Frasier, qui a été un carton pendant onze saisons et fait figure de fantasme absolu pour tous les présidents de chaîne. Sans oublier le projet qui a agité la fin de vie de Scrubs, et qui aura finalement débouché sur une saison 9 avec un casting considérablement renouvelé.

Un énorme succès, un certain nombre de déconvenues et beaucoup de projets qui restent dans les cartons : voilà à quoi ressemble la carte du petit pays des spin off de comédies américaines des années 90 et 2000... Pourtant, c'était une pratique autrement plus efficace dans les années précédentes (Happy Days a par exemple donné Mork & Mindy, Joanie Loves Chachi et Laverne & Shirley). Et ce ne sont pas les projets qui ont manqué ces temps-ci.

La preuve par trois, juste en dessous.

De Tout le monde aime Raymond à... Personne ne chope Robert

C'était la sitcom phare de la fin du XXe siècle sur CBS : Tout le monde aime Raymond, dans laquelle Ray Romano revisite la vie de famille, aurait très bien pu avoir une petite soeur... avec le grand frère de Raymond. Alors que la neuvième et dernière saison est encore à l'antenne, on parle d'un projet mettant Robert Barone sur le devant de la scène. C'est son interprète, Brad Garrett, qui s'est penché lui-même sur le sujet en 2004. "C'est un projet que j'ai développé et je suis très impatient depuis. Je pense que c'est parfait pour HBO", déclarait-il à l'époque. On ignore si c'était une blague mais la chaîne n'en a jamais voulu dans sa grille.

Frasier et le vieux rêve
de la franchise

On le dit à chaque fois: le show qui a fait glisser le psy du bar de Cheers au micro d'une radio de Seattle est l'exemple phare du spin off qui cartonne. Pourquoi ? Parce que les créateurs de Frasier ont récupéré un personnage à potentiel pour le faire évoluer doublement: il change d'univers et il change un peu de personnalité. Résultats : 11 ans de diffusion et cinq emmys awards de la meilleure comédie. Pas étonnant dès lors que l'on ait eu envie, dans les coulisses, de remettre ça une nouvelle fois à plusieurs reprises. En 2004, c'était pour hypothétiquement réunir Lisa Kudrow et Kelsey Grammer. En 2010, c'était Grammer lui-même qui titillait les fans sur Twitter en évoquant un nouveau projet avec son personnage et celui de son frère Niles. Mais rien de vraiment sérieux ne vit le jour.


Jack & Karen, libérés de Will & Grace
Autre cas de figure, pas très éloigné du précédent. Nous sommes en 2008, alors que la sitcom de NBC réunissant Eric McCormak et Debra Messing a quitté l'écran depuis deux ans... et on reparle de Jack et de Karen, les seconds rôles de la série de Mutchnik et Kohan.
Normal : on a souvent dit que les personnages les plus drôles de la série, c'était eux ! En entendant parler du projet, Sean Hayes (Jack) se montre plutôt réceptif; Megan Mullaly (Karen) est, elle, moins disponible à l'époque. Finalement, NBC, un peu échaudé par le flop de Joey, lâchera l'affaire.

Conclusion ? Pour réussir leur coup, Rainn Wilson (l'interprète de Dwight), Paul Lieberstein et le célèbre Ben Silverman devront développer un vrai projet. Avec un script capable de jouer sur les caractéristiques du personnage tout en l'insérant dans un univers nouveau. Sans quoi, The Office, déjà pâlote, perdrait un organe essentiel pour une transplantation foireuse. Et ça sentirait la mort dans les deux cas...

Bien à vous,
Benny 

(1) : Pour s'en convaincre, il suffit d'aller faire un tour chez Dylanesque, qui suit attentivement le show depuis des années.

mercredi 25 janvier 2012

L'album de janvier (bonus) : "Franky Knight" (Emilie Simon)

Emilie la brune aime la fin de l'automne. Deux ans après la sortie de The Big Machine, elle faisait, en fin dernière, son retour sur les platines avec un cinquième album qui fait aussi office de bande originale de film. C'est en effet parallèlement à l'adaptation sur grand écran de La Délicatesse, roman de David Foenkinos, que la jolie mademoiselle Simon a composé ce dix-titres.

Alors que The Big Machine avait suscité des critiques plutôt fraîches à sa sortie, de ce côté-ci du web, je n'avais pas caché que je l'aimais beaucoup. Après plusieurs écoutes, Franky Knight s'impose rapidement comme une prolongation de l'épisode musical précédent, en se tournant plus volontiers vers les instruments à cordes et à bois. Et pourtant, il me laisse assez circonspect.

Des textes forts, des mélodies (un peu) moins inventives

A dire vrai, l'histoire qui se dessine en toile de fond nourrit un douloureux paradoxe : Si son dernier album s’intitule Franky Knight, c’est en hommage à François Chevallier, son compagnon mort en 2009 (quelques jours avant la sortie du quatrième album d'Emilie Simon : il a succombé à la grippe A). Et si les textes sont forts, l'inventivité musicale est, elle, un peu en berne. On a la sensation que l'artiste reprend les mêmes recettes de The Big Machine sans chercher à aller vraiment au-delà.



C'est vraiment bien avec Mon Chevalier et avec Franky's Princess (le double-sens est constant...). Mais ça l'est moins quand on écoute à la suite The Devil at my Door (The Big Machine) et Holly Pool of Memories (Franky Knight): le second a l'air d'une face B du premier. Et c'est ce qui explique que l'on soit déçu.

Que l'on se rassure, cependant : l'artiste, sa voix, sa capacité à virevolter entre les instruments sont toujours bien là. Simplement, ce n'est pas sur ce coup qu'ils nous surprennent avec quelque chose de nouveau.

Tant pis. La prochaine fois, peut-être ? La prochaine fois, sûrement...
Le temps a la réponse.

Bien à vous,
Benny

lundi 23 janvier 2012

"House of Lies" : la leçon de management (pour la leçon de télé, faudra repasser)

Le pitch : Consultant en finance et management auprès de grandes entreprises (mais aussi frimeur triple A et coureur de jupons), Marty Kaan dispense de multiples conseils aux puissants qui veulent le rester malgré la crise. Une discipline dans laquelle il excelle et qu'il mène de front avec l'éducation de son fils. Ceci alors que son ex-femme (et principal concurrent dans son job) n'en a pas vraiment grand'chose à faire...

Découvrir une nouvelle série de Showtime, c'est un petit peu comme faire de la plongée avec un slip en plomb. Si vous avez de la chance (Dexter, Homeland), l'aventure sera pleine de surprises. Par contre, si vous êtes dans un mauvais jour, ça risque de vous fatiguer assez vite (Weeds, Nurse Jackie un peu, aussi).

La petite dernière s'appelle House of Lies et, Ô joie, elle marque le retour de l'impeccable Don Cheadle (Picket Fences, la saison 9 d'Urgences et dans plusieurs films de Soderbergh) dans une série. Je n'avais pas entendu parler de ce projet avant la diffusion du pilote aux USA, mais coup sur coup, j'ai parcouru deux présentations (très) contradictoires qui ont attiré mon attention.

Des avis contradictoires

D'un côté, un article de Jéjé de pErDUSA. De l'autre une chronique de Pierre Langlais, plume que l'on peut lire chez Télérama et sur le blog Tête de séries (mais aussi très actif sur France Inter et dans l'émission Saison 1, Episode 1 à écouter sur Le Mouv' 1). Le premier déplore dans sa review un "festival de gimmicks", et parle d'une série "complaisante et médiocre". Le second évoque "une comédie explosive", "une réussite", "rythmée, drôle, originale, un peu excessive mais extrêmement agréable à suivre".

Forcément, ça donne envie de savoir de quoi il retourne. Et de se faire son opinion.

Petit coup d'oeil sur la fiche technique : on doit House of Lies à Matthew Carnahan (2), qui n'avait plus fait parler de lui depuis l'annulation de Dirt. Ce qui était plutôt une bonne nouvelle parce qu'en matière de ratage, ce show se posait là. Vain, vulgaire, creux comme c'est pas permis... j'avais rarement vu un truc aussi suffisant dans l'insuffisance.

Mais tant pis/tant mieux : comme on disait du bien de House of Lies, que je ne suis pas (trop) un garçon obtu et que j'aime bien qu'on me surprenne (et qu'il y avait, je le redis, Don Cheadle), j'ai plongé dans l'aventure. Avec mon slip en plomb.

Et j'ai bu la tasse.

La théorie du mille-feuilles

Tout n'est cependant pas à jeter. Personnellement, contrairement à Jéjé, j'ai plutôt aimé l'intro (qui est du 100% Showtime: on aime ou pas). Et j'ai constaté, comme Pierre Langlais et avec plaisir, que Cheadle avait toujours un petit truc en plus. J'ai aussi aimé la scène dans laquelle l'effeuilleuse qui finit une soirée avec Marty se prend au jeu et se fait passer pour sa femme.

J'ai également apprécié celle où le héros défend bec et ongles son fils devant la directrice de son école, alors que le rejeton auditionne pour le premier rôle... féminin d'une comédie musicale. Les arrêts sur images, les regards caméra ne m'ont pas gêné: je trouve même que ça fonctionnait assez bien. C'était enfin agréable de revoir Kristen Bell (Veronica Mars) même si son rôle est restreint pour ce premier épisode.

Le problème, c'est tout le reste. Le problème, c'est Matthew Carnahan. Encore.

Ce garçon a un vrai gros souci : il ne sait pas raconter une histoire. On pourrait croire qu'il sait pondre un script rythmé, parce que, c'est vrai, il se passe beaucoup de choses dans son pilote.

Mais en fait, ce n'est pas un scénariste. C'est un pâtissier industriel.

Carnahan, c'est le roi du mille-feuilles narratif. Sa recette? On superpose des couches de storylines, on y ajoute une crème bien épaisse à base de scènes "audacieuses" et on vous fourre le tout dans la gorge. Bien profondément.

La coolitude, ça ne se décrète pas en glissant un billet dans un string

Sauf qu'écrire une histoire, ce n'est pas ça. Pour que les scènes phares de cet épisode fonctionnent, il aurait fallu qu'elles servent un propos mieux structuré. Le coeur du sujet pourrait être tout le côté "consultant pour gens fortunés qui s'engraissent sur le dos des pauvres", or, c'est suggéré avec beaucoup trop de maladresse. Dommage : c'est un atout en or pour développer des personnages complexes. Une étape cruciale que ce pilote foire dans les grandes largeurs, en se perdant dans des "scènes pretexte".

En fait, il y a dans House of Lies, comme dans Dirt, un refus de la psychologie qui est assez effarant. Pour l'auteur, caractériser un héros, cela passe par une série de scènes hautes en couleur qui doivent permettre d'entrer dans sa tête. Apparemment, plus on lui fait faire des trucs déjantés, plus sa coolitude sera évidente.




De la fausse audace à la vraie vulgarité

Et si vous n'êtes pas convaincu, il y a la botte secrète: la scène où le personnage principal saisit furtivement la vacuité de son existence - scène qui arrive n'importe comment, comme un paquet d'autres choses "fun" dans ce gloubi boulga narratif. La démonstration est alors lourde au possible. L'objectif: vous faire comprendre que oui, on vous le jure, Marty Kaan est un garçon complexe.

Tout le problème, il est là : Carnahan n'est pas un garçon dénué d'imagination mais il n'a aucun sens de la subtilité. Il est un peu comme votre cousin Cédric qui, dès qu'il fait un trait d'esprit, vous donne un vilain coup de coude dans les côtes avant de vous dire "eh, t'as vu, j'ai fait une blague/une vacherie. C'était bien hein?"

Non, Matthew: ça n'est pas bien. Ce n'est pas "audacieux". Ni "Cool". C'est vulgaire. C'est raté. Et c'est dommage. Sans guillemets.

Bien à vous,
Benny

(1): La dernière en date, consacrée à l'arrivée de la série française Les Hommes de l'Ombre, était vachement bien: elle est écoutable sur le site de la radio.

(2): A ne pas confondre avec Joe Carnahan, le réalisateur de Narc et Mi$e à Prix. Surtout pas.

vendredi 20 janvier 2012

"How to make it in America" (saison 2) : Success story et coup de la panne

Un deuxième petit tour et puis s'en va... Après une nouvelle fournée de huit épisodes, la série produite par Mark Walhberg et Stephen Levinson a déjà terminé sa course sur HBO. Annulé en même temps que Bored to Death et Hung, l'Entourage east coast qui mettait Bryan Greenberg en vedette n'a pas su attirer plus de public en 2011 qu'il ne l'avait fait en 2010. Sans doute parce que, pour sa deuxième année, How To Make It In America n'est ni plus mauvais ni meilleur que le show qui raconte les aventures de Vincent Chase et sa bande (1). Et que surtout, on ne propose rien de fondamentalement neuf.

On doit cependant donner deux bons bons points à cette seconde saison. Le premier, c'est que le rythme du récit est plus alerte. La raison: Ben et Cameron franchissent un cap dans leur quête de reconnaissance en retenant l'attention de Nancy Frankenburg (Gina Gershon), qui tient une place de choix dans l'univers de la mode new-yorkaise.

Cette storyline est plutôt bien menée puisqu'on ne s'ennuie pas... mais sa conclusion est assez décevante. On retrouve ici le côté agaçant des premières saisons d'Entourage: le récit à tendance à faciliter les choses pour les héros.

Heureusement qu'il y a Rasta Monsta...
La façon dont Ben et Cam bénéficient en fin de parcours d'un retournement de situation tout à leur avantage est effectivement assez désagréable, pour ne pas dire décevante. Elle renvoie surtout par ricochet au finale de la saison 1, qui avait apporté un tout petit peu plus de complexité (ce qui était bienvenu) avant que tout ceci ne soit éludé dans les épisodes suivants (ce qui était stupide).

L'autre bon point à retenir, c'est que les aventures de Rene Calderon restent un atout de poids pour le show. Dans sa quête de respectabilité qui n'exclue jamais complètement des méthodes peu respectables, le personnage (superbement) campé par Luiz Guzman apporte une pointe de sel salvatrice. 
Que ce soit pour remettre Wilfredo Gomez sur son skate board (l'ex-"muse" de Ben et Cam) ou pour faire reculer la communauté caribéenne quand elle interfère dans son business.

Bénéficiant d'un casting complémentaire king size (cette année, on voit passer, outre Gershon, Joe Pantoliano, Eriq La Salle ou encore James Ransone : ça a franchement de la gueule), la série aura sans doute manqué d'inventivité pour attirer plus de monde.

So, This is the end ? Pas sûr, puisque Wahlberg serait en train de faire des démarches pour que sa série connaisse une troisième saison sur une autre chaîne. Si jamais ça marche, il faudra corser un peu l'affaire. Et donner du meilleur matériel à Lake Bell, parce que franchement, en 2011, son rôle donnait régulièrement envie de hurler.         

Bien à vous,
Benny

(1) : Lequel est, en soi, critiquable sous de multiples angles... mais ce n'est pas le sujet du jour.

mercredi 18 janvier 2012

L' InstantMusique #2 : "Hurt" (Johnny Cash)

Il y a des films qui vous donnent envie de revoir des clips. La semaine dernière, avec ma coloc, on a revu Walk The Line de James Mangold, avec Joaquin Phoenix et la sublime Reese Witherspoon. Revisionner le biopic retraçant le début de l'histoire d'amour liant Johnny Cash à June Carter (un film plutôt sympa), c'est effleurer assez superficiellement la puissance de l'oeuvre de l'homme en noir mais ça a au moins le mérite de rappeler l'importance de la femme de sa vie dans son parcours.

Avec cette reprise de Nine Inch Nails, que l'on retrouve sur American IV: The Man Comes Around (mais aussi dans un bel épisode de la saison 4 de Third Watch : Last Call), on a une idée assez juste de la profondeur de l'oeuvre de Cash. Poignante, crépusculaire, Hurt est une des dernières vidéos dans laquelle on voit l'artiste.

Et franchement, ça prend aux tripes...



Bien à vous,
Benny

lundi 16 janvier 2012

"Awkward" (saison 1) : Jenna, 15 ans et demi

Les années se suivent et se ressemblent (un peu). Après avoir été surpris par les qualités de chanteuse d'une actrice de teen show (ça se passait par là) au tout début de 2011, c'est à une série d'ados que je rends hommage en ce mois de janvier. Alors que ce genre n'est franchement pas mon truc d'habitude. A plus forte raison quand c'est une série produite par MTV.

Et pourtant... Jenna Hamilton m'a eu. En beauté. L'argument de départ d'Awkward - puisque c'est de ça dont il est question - avait de quoi retenir l'attention, même s'il ne nous immunisait pas d'un bon gros ratage (n'oubliez pas : on parle de la chaîne qui nous a infligé RJ Berger et son gros sexe).

Dur d'être ado, encore plus dur 
d'écrire une bonne série d'ados
Ce que ça raconte ? La très peu populaire Jenna se retrouve au centre de tous les regards du jour au lendemain au lycée de Palo Hills. Pas parce qu'elle a couché avec Matty McKibben, beau gosse qui passe quand même beaucoup de temps à se renifler les dessous de bras (non, ça ne risque pas : il ne veut pas que ça se sache), mais parce que ses parents l'on retrouvé étendue dans la salle de bains, inconsciente et entourée de pilules... Une tentative de suicide ? C'est ce que croient sa famille, ses profs et ses camarades. C'est ce que dément Jenna, malgré un dernier post sur son blog où elle confie que, "parfois, être adolescente donne juste envie de mourir". Et pourtant, c'est effectivement un accident. Un accident stupide (mais vraiment drôle) qui va piéger Jenna dans le plâtre pendant plusieurs semaines... et dans un énorme quiproquo aux conséquences beaucoup plus longues, mais aussi beaucoup plus lourdes.

On sait depuis un bon moment qu'écrire une vraie bonne série d'ados, c'est très difficile parce que cela suppose qu'on est tout à la fois capable de s'adresser avec justesse au public que l'on met en scène mais aussi de parler à une audience plus adulte (sinon, c'est plus une série pour ados, nuance). Pour moi, deux auteurs ont triomphé en tentant de relever ce pari. Winnie Holtzmann avec My So Called Life (Angela Chase, "Le lycée est un champ de bataille pour les coeurs") et Joss Whedon avec Buffy, The Vampire Slayer (Buffy Summers, le lycée est un champ de  bataille. Tout court *). Avec sa comédie déjantée, aussi à l'aise dans les gags lourdingues que dans l'expression fine de sentiments, la scénariste Lauren Iungerich possède de très sérieux atouts pour faire partie du club.

Des archétypes 
adroitement réinventés
La très grande force d'Awkward, c'est en effet d'embrasser complètement les contradictions de l'âge bête pour proposer un récit qui ne recule devant rien pour faire rire... mais qui ne perd jamais de vue le fait que ses personnages principaux sont des hommes et des femmes en devenir. Et c'est en développant avec intelligence l'ensemble de ses héros (j'ai envie de dire en les développant de manière adulte) que le show rappelle ce postulat avec une redoutable efficacité.

Des archétypes, dans Awkward, il y en a plein en apparence : McKibben le beau gosse ne semble pas franchement futé; Jake Rosati, l'autre beau garçon qui aime bien Jenna, est plus sensible et plus fin mais est peut-être plus un ami qu'autre chose; Sadie Saxton, la garce de service est particulièrement teigneuse; Tamara, la meilleure amie, parle vraiment beaucoup... Mais les scénaristes prennent un malin plaisir à donner du relief à ces personnages, pour les enfoncer dans leurs défauts. Sadie, par exemple, à des problèmes de poids: si cette question est évoquée de façon sensible dans un épisode, ce n'est pas pour évacuer sa méchanceté mais bel et bien pour la rendre encore plus garce dans l'épisode suivant.

De belles promesses
Et puis il y a les adultes. Souvent encore plus à la masse (et même carrément plus puérils) que les ados. C'est d'abord le cas de Lacey, la mère de Jenna, qui revit ses années de lycée avec sa fille (en même temps, c'est à l'âge de Jenna que son mari Kevin et elle ont conçu l'héroïne...): elle ne semble pas vraiment sortie de cette période. Mais c'est surtout le cas de Valérie, la stratosphérique conseillère pédagogique de Palo Hills, qui a autant de prédispositions à la psychologie qu'une pelle à tarte... Des "figures" qui ne font rien pour rassurer la fille Hamilton, puisqu'eux non plus n'ont pas vraiment décidé qui ils voudront être quand ils seront "grands".




Séduisante série sur l'identité qui lorgne ostensiblement vers l'univers de John Hugues (ce n'est tout de même pas un hasard si une de ses figures, Molly Ringwald, y est évoquée...), Awkward s'appuie aussi sur une intrigue en fil rouge assez adroite. Le jour de son accident, Jenna a reçu une lettre anonyme où un/une ami(e) lui balance violemment sur une feuille de papier tous ses défauts pour l'amener à réagir.

Qui en est l'auteur? Cette question revient durant les 12 épisodes de la première saison... jusqu'au final, qui consolide également  un tryptique assez bien bâti. Voilà pourquoi, maintenant, on attend impatiemment la saison 2, qui devra confirmer deux choses: de belles promesses et un vrai sens de la narration.

Bien à vous,
Benny

PS : Awkward débarquera sur MTV France à partir du 5 février. Et c'est vraiment à voir.

(*) : Et évidemment, Friday Night Lights, mais j'ai du mal à en parler comme d'une série axée sur l'adolescence, car elle va encore plus au-delà que les shows cités. Subjectivité...

vendredi 13 janvier 2012

Le Top 5 des séries que vous devriez vraiment connaître si vous aimez la télévision

Très souvent, mieux vaut proposer l'original à la copie. Encore plus souvent, la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre. Aujourd'hui, j'exhume des séries qui ont déjà 15 ou 20 ans (oui, je sais: ça fait mal) qui sont juste incontournables et qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie de sériephile.

J'en conviens : il y a une vraie part de subjectivité dans le top 5 qui suit, il ne s'agit pas de faire le top des créations historiques du genre (comme La Loi de Los Angeles, NYPD Blue ou Hill Street Blues par exemple) mais de parler de shows que certains oublient et qui, pourtant, trouvent un echo certain dans les séries phares des années 2000.

NUMERO 5 : Grace Under Fire (pour ceux qui aiment 2 Broke Girls)

C'est la seule sitcom de la liste, c'est une création de Chuck Lorre (The Big Band Theory, Two and a half men) et... qu'est-ce que c'était bien! L'histoire : Grace Kelly, mère de trois enfants, a quitté un mari qui avait la main lourde et traine derrière elle un passé jonché de bouteilles.
Posé comme ça, dans un pays qui découvre les affres de la crise des 90's (le show était diffusé entre 1993 et 1998), ça ne fait pas forcément sourire. Mais l'écriture est alerte, et le personnage principal, campé par une dénommée Brett Butler, emporte tout sur son passage. Les trois premières saisons sont vraiment très bonnes. Si vous vous demandez à quoi peut ressembler la mère de Max dans la sitcom qui cartonne sur CBS, vous l'avez trouvé. En bonus : le début du pilote.




NUMERO 4 : Profit (pour ceux qui ont aimé The Shield)

Une série en avance sur son temps, qui a choqué l'Amérique par son audace (on y voit, dans le pilote, le héros embrasser à pleine bouche une quadra déglinguée avant de lui lancer "Hi, Mom"... et de découvrir que c'est sa belle-mère) et qui n'a connu que huit épisodes. L'histoire d'un sociopathe, Jim Profit, vice-président au sein de l'entreprise familiale G&G, où il manipule tout et tout le monde. Une oeuvre mordante sur l'arrivisme et écrite avec beaucoup, beaucoup de talent.

Avec ses faux airs de Don Draper, Profit est le premier salaud au milieu d'un groupe de salauds à avoir soufflé tout le monde. Dans le fond, quelques années plus tard, Vic Mackey a repris le même flambeau. Les effets spéciaux ont méchamment vieilli mais certaines lignes de dialogues sont immortelles ("Manipulation is not a science, it's an art").




NUMERO 3 : Due South (pour les fans de Terriers)

Le buddy show (la série à tendance policière où les héros sont d'abord des amis), genre super en vogue dans les années 80, refait régulièrement un détour par le petit écran, notamment avec The Good Guys, Psych et surtout Terriers. Dans les années 90, l'ultime série en la matière, c'est ce show américano-canadien écrit par Paul Haggis (réalisateur de Collision).

Sur le fond, les intrigues qui réunissent un flic de Chicago et un agent de la police montée canadienne sont classiques. Mais là encore, le traitement des personnages, très soigné, et des lignes de dialogues du même niveau en font un must. Un modèle du genre. Carrément increvable, aussi à l'aise dans l'émotion que dans l'absurde (ce n'est pas pour rien que Leslie Nielsen faisait partie des guests).




NUMERO 2 : Murder one (pour ceux qui veulent mieux que The Killing US)

Là aussi, c'est un peu comme un club. Il y a ceux qui savent (et qui en ont les yeux qui brillent rien qu'à en parler) et ceux qui ne connaissent pas encore. Le pitch: Jessica Costello, une gamine de 15 ans, est retrouvée morte, nue, étranglée et ligotée, dans une chambre d'hôtel. Très vite, un suspect est arrêté... puis un autre, un acteur très célèbre pour ses frasques. La saison 1 suit son procès.

Un superbe roman noir qui vous plonge tout autant dans les arcanes de la machine judiciaire que dans la société des images. La résolution de l'affaire, le cliffhanger de l'avant-dernier épisode et la scène finale vous fileront des frissons à tout jamais. Pourquoi ? Parce qu'en plus d'être riche en rebondissements, le show esquisse le portrait d'un des personnages les plus fascinants de la décennie (le magnat Richard Cross). Il y a aussi une saison 2 (avec Anthony LaPaglia, de Without A Trace) : elle est un ton en dessous mais c'est pas mal non plus. En vidéo, le début du pilote (en VF, mais elle n'est pas si mauvaise que ça... et puis il y a le générique, simplement superbe).


Murder One 1X01 "L'affaire Jessica" 1/3 par YoupiLa5


NUMERO 1 : Homicide (parce que The Wire et Treme ont une vraie grande soeur)

La plus grande série policière des années 90. Point. La plus grande série de la décennie aussi,  (certains rajouteront Urgences et New York District). Parce que c'est vraisemblablement l'un des objets sériels les plus cohérents qui soit. Empruntant au cinéma vérité les éléments de sa mise en scène, avec une narration qui casse les codes du genre (les histoires peuvent être résolues en un épisode, en plusieurs... ou jamais, et résonner dans le âmes pendant plusieurs saisons), portée par un casting triple A indégradable (avec Andre Braugher, Kyle Secor et Reed Diamond en tête), elle est aussi abrupte de prime abord que The Wire et Treme. Mais elle possède une puissance assez unique, décuplée par une BO géniale.

Et là encore, elle contient son lot d'épisodes increvables (Three men and Adena, Crosetti, Every mother's son, The Documentary, The Subway... à titre indicatif parce qu'il y en a beaucoup d'autres). Elle est tournée à Baltimore, et s'inspire d'un livre de David Simon, qui a fait ses premières armes de scénariste dans ce show. On dit souvent que le cinq premières saisons sont les meilleures (ça se défend). Juste incontournable. Et définitivement inoubliable quand on a fait l'effort de s'accrocher au départ.



ET IL Y A AUSSI : Cop Rock (pour comprendre pourquoi Glee, c'est quand même mièvre), Greg The Bunny (parce que les muppets ont droit d'avoir une vie sexuelle, bordel), Gideon's crossing (pour découvrir que le père de House est un grand black) et plein d'autres... n'hésitez pas à les rajouter en commentaires.

Bien à vous,
Benny

mercredi 11 janvier 2012

L'album de janvier : "Victory" (The Dukes)

Voilà une année qui commence bien ! Si le mange-disque est déjà content en ce début d'année, c'est parce qu'on lui a donné de quoi faire plaisir aux oreilles. Vous allez me dire que si une formation lorgne sur un son qui emprunte adroitement au meilleur des années 90, elle a toutes les chances de retenir mon attention. Pas faux: on ne se refait pas... sauf que c'est un peu plus compliqué que ça. Et plus réjouissant.

Faisons donc sans tarder entrer les accusés: The Dukes, c'est le groupe qui réunit Shanka, chanteur guitariste de No One is Innocent, Greg Jacks, batteur de Superbus, et plusieurs autres autour d'un projet Indie Rock qui ne manque ni d'énergie ni d'ambition. Mais si The Dukes tape bien dans la cible, c'est parce que plusieurs des titres de Victory profitent à mort d'un joli sens de la mélodie.

Certains pensent aux Stereophonics, le premier titre a quelque chose qui rappelle Kings of Leon, mais c'est grâce à une jolie capacité à jouer avec les sons, à plaquer des rythmiques entêtantes sans pour autant s'endormir paresseusement dessus (Aftermath !), que la bande de Frenchies qui chantent en anglais remporte son pari. Et c'est ce qui donne progressivement du souffle à l'ensemble. Le constat est évident avec le titre The Dukes ou Nothing in this World, dont la vidéo est à découvrir ci-dessous...



Personnellement, je n'avais pas retrouvé cette impression depuis Consolers of the Lonely des Raconteurs. Album qui a terminé en tête de mes préférences en 2008. C'est vous dire si ça vaut plutôt le détour, quand même...

Bien à vous,
Benny

lundi 9 janvier 2012

Zoom sur le Dictionnaire des séries télévisées

Ecrire, en France, un ouvrage consacré aux séries télévisées n'est pas une chose si facile que ça... le genre a beau s'extirper progressivement du regard condescendant qu'on lui portait il y a encore quelques années, rien n'est définitivement gagné.

Bien souvent, les auteurs mettent le paquet sur les blockbusters nobles (lire, les shows qui font de l'audience et/ou qui ont l'heur de plaire à l'intelligentsia) sans toujours aller au bout de la démarche. En clair, l'ouvrage parle à ceux qui s'intéressent un peu au sujet mais laissent souvent les vrais amateurs, les vrais mordus, sur leur faim.

L'exemple typique, c'est Séries : une addiction planétaire, qui est sorti en fin d'année dernière, et qui est assurément un beau livre en terme d'iconographie et de mise en page... mais dans lequel on n'apprend pas beaucoup de nouveaux trucs sur des séries que l'on connaît bien (même s'il y a des entretiens qui méritent le coup d'oeil).

Le Dictionnaire des séries télévisées, lui, réussit son coup en la matière. Cet ouvrage, décrit comme "une intégrale critique et passionnée", on le doit à deux échappés du Monde des Livres, Nils C. Ahl et Benjamin Fau. Et quand on l'a dans les mains, on sait vite que l'on a affaire à des connaisseurs.

Une vraie ambition critique, un chouette ouvrage

Exhaustif (J'y ai découvert des séries que je ne connaissais pas... et pour l'instant, il n'y a que la chronique de Two Guys A Girl And A Pizza Place - sitcom des 90's- que je n'ai pas trouvée), précis dans ses fiches descriptives, ce pavé sorti en octobre de l'année dernière (*) devrait séduire plus d'un sériephile par sa précision, l'enthousiasme de ses chroniqueurs et le désir de porter un vrai regard critique sur ce que ces derniers ont vu devant leur télé. Et cela, qu'il s'agisse de séries anglophones, européennes ou françaises (critiquées sans détour mais avec honnêteté).

C'est d'ailleurs ce qui fait qu'on peut ne pas être d'accord avec ce que pensent les auteurs (globalement, j'ai trouvé leur regard sur Due South et EZ Street de Paul Haggis un peu approximatif par exemple): on ne peut nier le sérieux et la rigueur de la démarche qui animent ce projet. Et je vous avoue sans détour que je le dévore avec délectation depuis trois semaines.

Personnellement, je trouve que c'est le meilleur ouvrage en la matière depuis Les Miroirs de la Vie et Les Miroirs obscurs, pilotés par Martin Winckler.

Bien à vous,
Benny

(*) Et dont je ne vous parle que maintenant parce que ma coloc me l'a offert à Noël...

vendredi 6 janvier 2012

L' InstantMusique #1 : "For Whom The Bell Tolls" (Metallica)

Nouvelle rubrique, toujours pour de la musique. Après avoir (vainement) essayé de vous proposer un clip qui dépote une fois par mois (c'était en 2011), après avoir également tenté (tout aussi vainement) de vous faire découvrir une reprise qui déchire douze fois par an (ça, c'était en 2012), je tente autre chose. Encore. L'InstantMusique, c'est un truc qui ouvre ma revue de presse proposée chaque jour de la semaine (du lundi au vendredi, en général) depuis mon compte Twitter et c'est une vidéo musicale piochée (le plus souvent) sur YouTube.

Pour la nouvelle année, j'ai décidé de donner une nouvelle vie à cette rubrique sur le BennyBlog en vous faisant découvrir, deux fois par mois, une vidéo que j'aime bien. C'est pas compliqué, c'est plutôt souple dans le principe (si c'est un super clip, tant mieux; si c'est une chouette reprise, youpi; sinon, ben c'est pas grave)... et je devrais pouvoir tenir le pari d'en mettre 26 en 2012.

On commence avec de la grosse guitare (désolé pour ceux qui n'aiment pas), avec Metallica et un titre emblématique du groupe pour ceux qui les ont déjà vus en concert, For Whom The Bell Tolls. La vidéo est plutôt récente puisqu'elle met en vedette Robert Trujillo, le dernier bassiste de la formation. Ce dernier s'en donne effectivement à coeur joie dans l'intro... et il a un jeu de scène assez marquant.


Metallica From [...] Bell tolls BDO 2004 par heavymetalhero

Bien à vous,
Benny

mercredi 4 janvier 2012

Musiques et génériques : vous connaissez la chanson ?

Comme il y a quand même pas mal de chaînes qui diffusent, aux USA, des séries sans générique, c'est quand même bien de rendre hommage à celles qui en ont encore, et plus encore quand ils sont chouettes. Voici donc un petit coup de projecteur sur trois opening que je kiffe vraiment.


NUMERO 3 Hell on Wheels (par Gustavo Santaolalla)

Ce n'est pas à proprement parler une chanson (et ça fiche en l'air mon titre)... mais qu'est-ce que c'est bien fait ! Normal, on le doit à un compositeur argentin qui fêtera cette année son demi-siècle et  qui a signé un morceau à la guitare mortel qu'on peut entendre dans de nombreux films... mais surtout dans l'excellent Babel, dans le pilote de 24 et dans un épisode de la saison 1 de Deadwood. Le morceau en question s'appelle Iguazu, si vous voulez tout savoir. Et c'est ce qui fait de ce musicien une valeur sûre. Pas étonnant qu'on se soit tourné vers lui pour signer le générique de la série western d'AMC...



NUMERO 2  Boss (Satan Your Kingdom Must come Down, Robert Plant)

Là aussi, on a du lourd côté compositeur... puisque c'est effectivement dans un des albums solo de l'éternel chanteur de Led Zeppelin que Gus Van Sant et sa bande sont allés chercher les notes de leur thème musical. Satan Your Kingdom Must come Down est extrait de l'album Band of Joy, qui est le nom de la formation qui accompagne l'artiste dans cette jolie petite aventure (on retrouve notamment dans le groupe la chanteuse Alison Krauss). Un superbe titre pour un show sombre et complexe.

La vidéo ci-dessous n'est visuellement pas exceptionnelle (doux euphémisme)... mais c'est celle qui rend le mieux la qualité du morceau.


NUMERO 1  Justified (Long Hard Times To Come, GangstaGrass)

Alors ça, il fallait oser... Proposer un titre de bluegrass mélangé à du rap pour ouvrir une série dont le héros serait un marshall qui porte un chapeau de cowboy, c'était plutôt culotté... ou carrément inconscient. Mais il en va de Long Hard Times To Come comme de Justified : ça marche, et c'est même carrément génial. Le succès du show de Graham Yost a donc aussi permis de découvrir une audacieuse formation new-yorkaise, qui n'a pour l'heure qu'un seul album à son actif  Lightning on the Strings, Thunder on the Mic (datant de 2010)... et tout ça méritait bien un vrai clip, avec les images du show et Timothy Olyphant.




Bien à vous,
Benny

lundi 2 janvier 2012

Le club des cinq

Voilà que ça recommence. Nous revoici un 2 janvier et c'est l'heure de lancer une nouvelle saison pour ce blog. La cinquième, déjà. Je ne voudrais pas avoir l'air de celui qui radote, mais à chaque fois que cette date et cet événement reviennent, je suis toujours aussi agréablement surpris de poursuivre cette e-aventure...

Mais c'est pourtant bien le cas. Tout ça, juste après une saison 4 qui aura marqué un petit ralentissement d'activité, parce que ma vie a pas mal bougé lors des douze derniers mois. Et peut-être qu'en terme de mouvements et autres secousses, ce sera encore le cas pour 2012. Une année qui pourrait bien être The Big Bad Year, comme l'annonce la nouvelle balise Title au sommet de cette mise en page new look. L'objectif: Vivre à fond les six prochains mois dans la Grande Méchante Ville... pour qu'il y en ait d'autres derrière.

L'avenir dira si ce sera le cas ou non, mais 2011 m'a donné suffisamment d'armes morales pour aller au feu... autant les mettre à l'épreuve sans tarder. Plus prosaïquement, le BennyBlog gardera sa ligne éditoriale. A savoir parler séries (avec les gars et les filles de la bande de Happy Endings - qui sont six sur la photo *), ciné, musique et vie de trentenaire. En espérant enfin entrer dans un rythme de publication plus régulier (Vous savez, c'est comme l'album de la maturité pour les musiciens, toussa...)

Ils sont venus (ici), ils sont (donc) tous là...

En attendant, je ne peux que vous souhaiter une très belle année 2012, empreinte à la fois de sérénité et d'émotions en tout genre. Que vous soyez juste lecteurs de passage, commentateurs réguliers ou pas (R. LeFourbe, Stéph, Ray, Naine, Lois/Florence, Arthur, Sarah Tatouille et les Anonymes) ou blogueurs.

Et quand j'écris "blogueurs", je ne peux pas ne pas rendre hommage à l'inamovible Boys Club que je lis depuis maintenant plusieurs années, que ce soit Adam de Blabla Séries (que je devrais bientôt retrouver sur mon nouveau terrain de jeu) ou Dylanesque et l'incontournable et fidèle Arnaud J. Fleischman, qui est là depuis le début. Trois noms auxquels je dois ajouter ceux de Fil GB, ceux de toute la bande de pErDUSA et ceux de l'équipe du Village. Certains me lisent, je les lis tous et ce n'est pas près d'arrêter. Bonne année, les gens.

On terminera en saluant les filles ou ex-filles de la blogosphère (**), qui sont toujours (et plus que jamais) les bienvenues: AussieLilie, Feyrtys, Mademoiselle du Petitbois, Elixie, Caroline d'Into The Screen et Une Blonde dans la Ville. A très bientôt et plein de bonnes choses pour les mois à venir.

L'an dernier, j'avais conclu ce season premiere ainsi: "Gardez la pêche et agrippez-vous à vos rêves". Perso, c'est ce que j'ai fait et c'était chouette.
Je relance, pour une année.
Vous me suivez ?
Si oui, mettez-vous tout de suite le refrain de Steve Earle dans la tête...



Bonne année 2012.

Bien à vous (pour la 329e fois),
Benny

(*) : Ce qui fout en l'air la cohérence de mon rapport Titre/Photo. Damnation. 
(**) : Comprendre "Elles ne sévissent plus sur un blog", pas "Elles ont sauté le pas et changé de genre".