vendredi 7 octobre 2011

"Deadwood" (saison 3) : De l'or et un duel dans le Dakota du Nord

Un dernier tour dans l'Amérique des années 1870? C'est ce qui était au programme de mon mois d'août, histoire de continuer mes séances de rattrapage entre deux cartons de déménagement.

Retrouver Deadwood, c'est toujours un peu particulier. Parce que c'est un show qui a son ambiance, ses gueules plus ou moins avenantes mais toujours marquantes. C'est aussi une vraie réussite esthétique, avec sa photographie et ses décors très soignés. sans oublier son générique classieux aussi. Mais ce qui fait que c'est aussi une série spéciale, c'est qu'on ne sait jamais trop à quoi s'attendre en terme de satisfaction. La faute à David Milch, créateur-producteur capable de vous accrocher en saison 1 avec une mise en place de l'intrigue rythmée et plutôt limpide, avant de vous faire perdre pied en saison 2, en proposant une histoire qui part dans tous les sens.



Un ultime tour de piste, avec des forces et des faiblesses
La saison 3, c'est le dernier round, le show ayant été annulé dans la foulée par HBO sans jamais avoir vraiment pu conclure son propos. Cette considération éminemment frustrante mise à part, la grande question était de savoir si l'équipe en charge de la production de la série avait su, pour ce dernier tour de piste, tirer les leçons du passé (et repartir de l'avant) ou si elle s'était embourbée irrémédiablement.
La réponse? C'est un peu du oui et non. Oui parce qu'avec l'arrivée de George Hearst (Gerald McRaney) en fin de saison 2, on savait que l'incontournable Al Swearengen (Ian McShane, insubmersible de talent) allait devoir composer avec un adversaire de taille. Et le fait est que la série bénéficie pleinement de cette opposition frontale qui a pour enjeu l'or des mines du Dakota.
 La tension entre ces deux hommes (l'un peu recommandable mais non dénué d'humour - Swearengen - l'autre absolument détestable et dangereux - Hearst) est un moteur pour tout le récit. A ce titre, la redoutable confrontation entre leurs hommes de main respectifs en plein milieu du camp est mémorable: c'est l'un des points culminants d'un duel dont on regrette sincèrement de ne pas savoir quelle en sera l'issue définitive.

 La tentation du trop plein
A côté de ça, Deadwood retombe encore cette saison dans l'un de ses plus fâcheux travers: la tentation du trop plein. Déterminé à raconter la vie d'un impressionnant nombre de personnages, pour mettre sur pied une grande fresque évoquant tout à la fois le désir, l'addiction, la cupidité et la solitude, Milch a tendance à multiplier les storylines sans que la greffe ne prenne à tous les coups.

Les hommes et femmes vont et viennent: certains passent en coup de vent, d'autres sont tristement relégués au second plan, d'autres encore font un retour tonitruant sans que l'on ne comprennent toujours les enjeux avec lesquels ils composent... C'est plutôt gênant. Agaçant. Parce que si Deadwood est assurément une série à voir, c'est aussi un show finalement un peu inégal. Et c'est vraiment regrettable parce qu'il y avait là tout ce qu'il faut pour obtenir un succès incontestable.

Bien à vous,
Benny

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