samedi 27 août 2011

L'album d'août: "The Geeks and the Jerkin'socks" (Shaka Ponk)

Ils font partie de cette scène française qui se fout des cases pour mieux diffuser un son plein d'énergie... et c'est sans doute celle-là que je préfère. Les Frenchies de Shaka Ponk ont sorti cette année leur troisième album et il faut admettre qu'il a pour lui une réelle capacité à rassembler plusieurs publics.

Punk, funk, electro-rock quand il n'est pas teinté de sonorités hip hop, le son de la bande à Goz, le singe virtuel, joue sur de multiples registres sans jamais oublier de proposer des refrains entêtants et diablement efficaces. C'est précisément ce qui fait que cette formation est capable de plaire à des gens qui conchierait le hip hop.

Cerise sur le gâteau, le groupe compte désormais dans ses rangs une chanteuse dont la voix apporte un incontestable plus à l'ensemble. Quand, en plus, le groupe invite le boss de Beat Assailant (Old School Rocka) et Bertrand Cantat (Palabra mi amor) derrière le micro, cela devient assez imparable.


LET'S BANG - SHAKA PONK par totoutard

Si vous aimez les expériences rock qui n'ont pas peur d'être un peu aventureuses, cet album est fait pour vous. On peut ne pas tout aimer mais on doit reconnaître la sincérité et la qualité de la démarche qui anime cette formation.

Bien à vous,
Benny

mercredi 24 août 2011

Going to California

Entre deux cartons rangés dans le frigo transporté dans un camion, et des mails et coups de fil pour trouver un appartement dans la Grande Méchante Ville (et composer des dossiers de candidatures hallucinants), je suis allé à la Fnac profiter d'une opération promo sur le rock californien des 80's et 90's (c'est pas que pour moi, c'est aussi et surtout pour le mange-disque de la BennyMobile).

L'occasion de compléter ma collection de classiques avec des albums qui manquaient sur mes étagères en mouvement. Et un petit moyen pour voyager dans le temps. Alors que certains ne savent pas trop quoi attendre de la sortie imminente du prochain album des Red Hot Chili Peppers, moi, je fais tourner Blood Sugar Sex Magik, non sans me rappeler des nuits où, ado, j'enregistrais sur des cassettes Type II, Suck My Kiss et autres titres qui secouaient quand même bien sa mémé...

Au-delà de cette confidence hyper générationnelle (qui fera sourire les uns et pouffer les autres), je me suis aussi aperçu d'un truc étonnant. Que ce soit l'album susnommé des Red Hot ou Use Your Illusion I & II, ces albums avaient 16 ou 17 pistes à faire entendre. Alors certes: tout n'est pas d'une originalité confondante ou d'une qualité ébouriffante, mais quand même... pourquoi est-ce que les albums de 2011 n'ont que huit à dix titres à offrir à nos oreilles? Crise du disque qu'ils disaient...

Bien à vous,
Benny

PS : Sinon, j'ai aussi fait main basse sur la BO de Tenacious D, avec Jack Black et ça le fait bien. Ca et un autre truc dont on reparle très vite.

samedi 20 août 2011

Clip, clip, clip Hourra: "Lick It Up" (Kiss, 1983)

Bon, aujourd'hui on va faire dans le mauvais. Le mauvais goût, je veux dire. Mais le vrai hein, pas le kitsch qui fait sourire. Le vrai gros mauvais goût. Celui qui fait rire aussi, mais qui colle sur votre visage une étonnante expression d'effroi.
Retour en 1983. Avec le groupe Kiss, connu à l'époque (et après) pour ses maquillages et ses grimaces pendant des concerts à grand spectacle. Adulé ou detesté par le public (ce qui est encore plus le cas aujourd'hui) pour ses compos glam metal, le groupe de Gene Simmons tente un gros coup de poker au milieu de cette décennie: poursuivre l'aventure... sans le maquillage. Et c'est ce qui donne cette "extraordinaire" vidéo, le clip de Lick It Up, extrait de l'album du même nom.
Une performance que le groupe n'a pas trop cherché à rééditer. L' "initiative démaquillée" a effectivement tourné au bide. Mais le clip et son univers à la Mad Max reste, à sa façon, inoubliable. Si vous le regarder attentivement, vous constaterez que chaque plan est vraiment ringard. Chorégraphie, mise en scène, costume, paroles de la chanson (d'une grande classe)... tout y est. Avec une mention toute spéciale pour le guitariste Vinnie Vincent, qui a un sens plutôt étonnant de la mode (c'est le petit maigrichon).



Certains diront qu'il y a match avec Heaven's on Fire, autre vidéoclip sans fard (à paupière) du groupe. Si ce dernier est effectivement un hymne au pantalon à franges, il reste moins "mythique" que celui-là...
Voilà pourquoi, dans cette sélection de clips inoubliables, il a ici toute sa place... enfin, je crois.

Bien à vous,
Benny

mercredi 17 août 2011

Le livre d'août: "Un jour en mai" (George Pelecanos)

Washington, printemps 72. Ivres et drogués, trois jeunes Blancs, Billy Cachoris, Peter Whitten et Alex Pappas, vont provoquer des Noirs dans leur quartier.
L'affaire tourne mal lorsqu'ils font face aux frères James et Raymond Monroe, et au très teigneux Charles Baker. Peter s'enfuit, mais Billy est tué et Alex perd presque un oeil dans cet affrontement. A la suite de cette confrontation, James Monroe sera condamné à dix ans de prison.

35 ans plus tard, ce dernier n'a plus grand chose à voir avec le jeune garçon responsable et pour lequel s'annonçait un avenir prometteur. Garagiste à la petite semaine, il passe surtout son temps à vider des bières. Raymond, qui était plutôt du genre turbulent dans sa jeunesse, s'est considérablement assagi: il travaille désormais dans un centre médical. Alex Pappas, lui, a pris la suite de son père dans le restaurant que ce dernier a bâti, laissant de côté ses rêves d'indépendance avec le décès soudain de ce dernier. Il n'y a guère que Charles Baker qui n'a pas changé. Il est resté truqueur, manipulateur. Il est toujours dangereux et surtout, avide de vengeance...

La collision de deux mondes
C'est le deuxième roman de Pelecanos chroniqué sur ce blog après Hard Revolution. Adepte des récits détaillés qui font peser le poids du temps qui passe sur son propos, l'ex-scénariste de The Wire et The Pacific embarque une nouvelle fois le lecteur dans un voyage à travers l'histoire des Etats-Unis. D'abord en racontant la collision (le mot n'est pas trop fort) de deux mondes qui cohabitent sans se connaître (celui de Pappas et ses amis et celui des frères Monroe et de Baker). Ensuite en racontant ce que sont devenus ces deux mondes et leurs protagonistes, plus vraiment étrangers par la force du drame.



Faux polar mais vraie énigme dans laquelle une belle galerie de personnages se débattent, Un jour en mai raconte la vie d'une Amérique qui panse comme elle peut ses plaies historiques. Qu'il s'agisse des événements survenus sur son sol (la question des tensions raciales et de leurs causes est abordée assez subtilement) ou dans le cadre d'opérations extérieurs (l'ombre des combattants qui ne sont pas là cohabite avec les corps en souffrance dont s'occupe désormais Raymond).

Le pourquoi d'une impression (un peu) mitigée
Au final, ce roman s'articule autour de toute une mosaïque de thèmes adroitement évoqués... et pourtant, j'ai été moyennement emballé. Oui, Un jour en Mai est incontestablement un livre bien fichu, avec un propos solide. Mais j'ai trouvé la construction de l'intrigue quelque peu paresseuse. Je conçois que le rythme soit plutôt lent et cela ne me pose pas de problèmes... mais l'ensemble aurait sans doute gagné en dynamisme si les personnages avaient été un poil moins "linéaires", plus fouillés. Plus complexes. C'est en tout cas ce qui, pour moi, manque à ce roman plutôt bon (et franchement, il mérite d'être lu) pour qu'il soit vraiment réussi.

Bien à vous,
Benny

mardi 16 août 2011

"The Shield" (saison 5): Plus rude sera la chute...

Alors voilà, c'est l'été, on commence à se détendre, on profite du soleil qui arrive enfin, on blogue à un rythme régulier... quand, tout à coup, on s'aperçoit qu'on a oublié un gros truc à faire ce printemps. Genre chroniquer la dernière saison de The Shield que j'ai vue, saison dont le visionnage s'est achevé un peu après la mi-mai. Soit presque trois mois. Fouchtredieu.
Oui, fouchtredieu, ni plus ni moins, car cette saison 5 (puisque c'est d'elle dont il s'agit) est un modèle du genre en terme de timing. Et c'est précisément ce point central qui fait de cette nouvelle étape à Farmington une vraie réussite...

Question de (bon) timing
Pourquoi est-ce que je parle de timing? Et pourquoi est-ce que cette question me semble essentielle? Parce que le schéma narratif de The Shield est, après quatre saisons précédemment chroniquées ici-même, connu et reconnu. Cette histoire de fic ripou pas complètement dépourvu de principes, mais qui évolue dans un monde souvent plus que tordu et pervers que lui, a eu son lot de courses contre la montre en plus de 80 épisodes. De nombreuses fois, on a pu voir la Strike Team rouler à fond de train pour sauver les apparences, pour éviter que le château de cartes de ses ambitions ne s'écroule. Et à chaque fois, ses membres s'en sont sortis sans trop de dommages. Qu'ils soient avérés ou symboliques. Comprenez: sans que cela n'impacte irrémédiablement leur image.

Quatre saisons à ce rythme, avec une Strike Team qui joue avec le feu avec sans trop attirer l'attention de l'Inspection des services (1). C'était un peu le maximum en terme de durée... Le Final de la saison 4 ne dit rien de moins : en contactant l'IAB (l'IGS américaine), le captaine Rawling, tout juste débarquée, siffle la fin d'une période dans la série et le début d'une nouvelle. L'heure est effectivement venue de faire entrer en scène le lieutenant Jon Kavanaugh.

Quand le fil est de plus en plus ténu...
Flic opiniâtre, à la limite de l'obsessionnel au début de la saison 5, Kavanaugh va progressivement glisser dans une sorte de "névrose Mackey": à mesure que le chauve de choc déjoue ses pièges, il ne va avoir de cesse de tenter de le coincer. Quitte, pour cela, à aller toujours plus loin dans la nuit. Comme tous ceux qui arpentent le pavé de Farmington...

Pourquoi est-ce que c'est le moment parfait pour tout ça? Parce que le fil sur lequel évoluent Mackey et sa bande devient de plus en plus fragile. Et que de chaque côté des pontons auxquels il est rattaché, des hommes s'agitent pour les faire tomber. D'un côté, Kavanaugh et sa croisade hallucinante, de l'autre Antwon Mitchell qui, du fond de sa prison, n'en est pas moins avide de revanche. C'est cette combinaison inédite - tout autant que le développement de storylines périphériques portant sur les exactions de la Strike Team - qui fait que la tension ne baisse pas. Que le téléspectateur ne lâche pas. Jamais.

... et que l'équilibre devient impossible
Qui plus est, dans cette improbable quête de l'équilibre, MacKey et ses complices (Shane, le ripou qui n'a pas l'intelligence de son chef; Lem, qui a une conscience autrement plus développée que ce même chef; et... Ronnie) vont méchamment tanguer. L'un d'eux va même tomber. Pour de bon. Une situation qui ne sera pas sans conséquence pour la suite parce qu'elle va conditionner le développement du récit, dès le début de la saison 6. La preuve ultime que le timing est vraiment parfait dans The Shield.
Bien à vous,
Benny 

(1): On se souvient que, par le passé, Julian et Aceveda avaient essayé de monter un dossier contre la bande à Mackey. En vain...

Vous en reprendrez bien... "Smells Like Teen Spirit" (Tori Amos)

Et si on actualisait (un peu) la rubrique dédiée aux reprises qui valent la peine?... Cette fois, on ne le fait pas avec n'importe qui et encore moins n'importe comment puisque c'est la rousse Tori Amos qui s'y colle. Avec un des titres phares, si ce n'est le titre phare, de Nirvana. Une reprise qui date d'un petit moment déjà puisqu'elle date de 1992 et qu'elle a été enregistrée au festival de Montreux.
A l'époque l'interprète de Crucify commençait tout juste à faire parler d'elle et de la plus belle des manières puisque Little Earthquakes, son album sorti à la même époque, est tout simplement un pur bijou. On peut même carrément dire qu'il fait parti des albums incontournables de années 90.
Encore une précision: cette vidéo est la vidéo la plus vue de Tori Amos. A la mi-août 2011, elle dépasse les 4,5 millions de visionnages.



Bien à vous,
Benny

lundi 15 août 2011

"Six Feet Under" (saison 4): Les choix et la Grande faucheuse

"Dépêche-toi de vivre... ou dépêche-toi de mourir": cette phrase, tirée du film The Shawshank Redemption, Six Feet Under aurait pu en faire sa baseline pendant ses trois premières saisons. Pendant ce laps de temps, les personnages qui gravitent autour de la maison Fisher & Diaz (anciennement Fisher & Sons) ont en effet été invités à continuellement composer avec la brièveté de la vie.

Pour cette avant-dernière saison, le propos reste sensiblement le même mais il est abordé de façon quelque peu oblique. Après la disparition de Lisa, Nate, désormais père célibataire, se retrouve à nouveau confronté au travail de deuil, plusieurs mois après la perte de Nate Sr. Cette disparition, autrement plus violente car elle porte un plus lourd poids du non-dit entre le jeune homme et son épouse, renvoie systématiquement le personnage aux choix qu'il a faits comme à ceux qu'il n'a pas faits.

Des actes à assumer (qu'il s'agisse des nôtres ou non)
Et c'est précisement autour de la question des choix que s'articule cette nouvelle session de 12 épisodes. Qu'il s'agisse de David, confronté lui-même à un événement traumatisant et filmé de manière glaçante; de Rico, qui doit faire face à la routine dans son couple et à ses actes pas toujours cohérents; ou de Ruth, qui s'aperçoit qu'avec George Sibley, elle a épousé une version plus ou moins lointaine de son premier mari (qui a sa propre part de secrets); tous sont cette fois-ci confrontés aux actes qu'ils ont fait ou qu'ils subissent. Une façon d'explorer de façon différente le thème de la finitude, si cher à Alan Ball et ses scénaristes.

Sans se répéter, en conservant une spécificité de ton qui fait que l'humour n'est jamais bien loin du drame, la série poursuit son chemin... sans pour autant conserver toute la puissance de la saison 3, qui profitait complètement de la montée en puissance narrative du show depuis le pilote.

Une baisse de puissance?
Si cette impression possède évidemment sa part de subjectivité, elle s'appuie aussi sur des faits: les atermoiements professionnels de Nate font certes partie intégrante du personnage mais on pensait que le garçon avait finalement accepté que l'univers du funérarium était celui qui lui convenait le mieux. Mais non. L'union de Ruth et George allait forcément faire bifurquer le chemin vers l'émancipation de la mère des Fisher, et si elle évite de retomber dans les erreurs du passé, elle semble un peu moins mise en valeur...

Seuls David et Claire passent la quatrième (saison) sans ralentir leur marche. Le premier parce que, on l'a dit, il est confronté à une situation très particulière et que la fin de de saison laisse à penser que cela va le faire encore mûrir. La seconde parce que l'exploration de son identité passe cette fois par l'exploration de sa sexualité à travers un propos fin, empreint d'une grande justesse et sans voyeurisme. A tel point que l'on se dit que c'est peut-être elle, la vraie héroïne de Six Feet Under... une affirmation que la cinquième et dernière saison pourrait bien confirmer définitivement.

Bien à vous,
Benny

samedi 13 août 2011

"Happy Endings" (saison 1): la série qui mise sur une Penny (et un peu plus)

Ô, jour de joie: Dave et Alex doivent se marier entourés de leurs familles et de leurs amis. Ce joli-petit-couple-parfait a tout pour profiter au mieux de cet instant merveilleux... sauf qu'un type tout débraillé débarque rollers aux pieds et lance à Alex qu'elle ne doit pas faire le grand saut. Pas avec Dave, un homme avec lequel elle doute de pouvoir passer le reste de sa vie et avec qui ce n'est pas l'éclate au lit (Ambiance dans la sacristie...).

Etreinte par ses doutes, Alex décide de suivre l'importun à roulettes. Laissant Dave avec ses potes et tous ses invités. Le nouveau pas-marié déprime alors de longs jours durant... avant qu'Alex ne réapparaisse et n'avoue regretter ce qu'elle a fait. Si la rupture est inévitable, aucun d'eux ne veut perdre leurs amis communs. Ils décident donc d'embrayer vers une relation cordiale, ce qui n'est pas sans générer de multiples complications.

Voir plus loin que le pilote...
Lorsque Happy Endings est apparue en début d'année sur ABC, de nombreux adeptes de comédies ont grincé des dents. Encore une histoire de mariée qui se fait la belle, encore un groupe de six potes... Le lancement de Friends a beau dater de près de 18 ans (ouh, ça fait mal), les télévores friands de bonnes histoires sur format court ont de la mémoire. Et le plus souvent, ils détestent être pris pour des veaux.

La circonspection initiale a pourtant laissé place par la suite a (un peu) plus de clémence quand le show a su, au détour d'une petite fournée de 13 épisodes, faire valoir quelques jolies qualités.

Si les scénaristes n'ont pas toujours été d'une audace décoiffante (une histoire de coming out face à des parents, une confrontation père-fils qui offre une double dose de famille Wayans: du vu, revu et survu), certaines lignes narratives ont effectivement été un poil plus courageuses.

On citera tout particulièrement une histoire de petit copain avec un nom tristement célèbre ou le final qui a pour cadre... un mariage.

Quand c'est bon, c'est vraiment bon
En fait, avec cette saison initiale, Happy Endings oscille entre le bon et le moins bon... mais quand il s'agit de viser le haut du panier, la série surprend agréablement. C'est en tout cas dans ces instants que le casting, plutôt réussi, permet au show de passer du statut de comédie honnête à celui de série dynamique, portée par un vrai sens du timing comique.

A ce titre, on aurait pu penser qu'Eliza Coupe serait la locomotive de Happy Endings après avoir montré tout son talent dans les deux dernières saisons de Scrubs. Or, contre toute attente, c'est la pétillante Casey Wilson, dans le rôle d'une nana en quête de l'âme soeur et à qui il arrive toutes les déconvenues possibles, qui attire véritablement l'attention du spectateur.

Plus fort: dans une sous-catégorie de comédie (la sitcom bande de potes) où les meilleurs rôles sont le plus souvent dévolus aux hommes (Chandler Bing, Barney Stinson, Sheldon Cooper) son personnage de Penny Hartz s'affirme comme un vrai premier rôle féminin dans une sitcom... ce qui n'est pas si fréquent que ça.

Le test, c'est pour la rentrée
Ce que l'on peut maintenant souhaiter ? Que les plateaux s'équilibrent, qu'une véritable dynamique de groupe s'établisse au profit de ses partenaires. C'est principalement le cas pour Elisha Cuthbert et Zachary Knighton qui incarne le couple qui se sépare au début du show: leurs deux personnages ont besoin de gagner un peu en volume... De la même façon, le couple Jane/Brad  - Coupe/Wayans - a besoin de surprendre pour ne pas affadir l'ensemble.

Mais restons positifs : dans ses meilleurs moments, Happy Endings a montré qu'elle avait de la matière dans ses histoires. Voilà pourquoi un visionnage de la saison 1 est plus que supportable. En attendant une saison 2 où là, ce sera un peu du "Ca passe ou ça casse".

Bien à vous,
Benny

vendredi 12 août 2011

Ca cartonne

Dans une autre vie, dans un article, j'ai écrit "déménager, c'est empaqueter sa vie, avec ses hauts et ses bas que l'on retrouve aussi sur de gros cartons marrons". Cette semaine, je remets ça, pour la quatrième fois en huit ans. Je ne sais pas si ça devient une habitude mais je le vis avec moins de stress que les autres fois. Disons que j'ai toujours autant envie d'en voir le bout le plus rapidement possible... mais je le gère plutôt bien cette année.

Sans doute parce que je sais que je peux compter sur le soutien de mes potes et surtout de mes parents (et plus encore de ma môman... faudra qu'on en reparle). Sans doute aussi parce que la perspective du prochain défi (tout autant que la durée de ma dernière mission : quatre ans au même endroit, record personnel de longévité) m'excite pas mal.

Pourtant, c'est toujours aussi particulier de cartonner toute une journée. Prenez aujourd'hui, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi à trier des papiers. Pas de boites à vis et boulons comme chez Arnaud J. Fleischman (note à l'intéressé : tu penses bien que j'ai vérifié en pensant à toi), mais plein de petites choses qui vous font prendre conscience du temps qui passe dans un appartement.
J'aimerais vous faire un inventaire à la Elixie, mais il n'y a qu'une seule blogueuse qui dit "Fuck you Billy". Sachez cependant qu'en triant, j'ai trouvé:

- Le supplément spécial de Libé paru au lendemain de la mort de Michael Jackson (juin 2009)

- Un numéro de TechniKart avec en Une une photo de Amy Winehouse illustrant un dossier sur... la culture picole (Novembre 2007: Sic Transit Gloria Mundi, disent les latinistes)

- Une place jamais utilisée pour un concert de Patrice à Saint-Malo (soit à des centaines de kilomètres de BennyCity), auquel sur un coup de tête j'ai proposé à une fille de venir tout en faisant un road trip alors qu'elle vivait à Annecy. On y est jamais allé... et comme une andouille, je ne me suis pas fait remboursé

- Un joli petit paquet de numéros du projet sur lequel j'ai bossé avec la BennyCorp ces dernières saisons

- Et... la liste des choses que je voulais faire cette année. Ô surprise, le bilan est plus que pas mal. Et surtout il me reste du temps pour rayer quelques lignes avant de partir (*). Du coup, on en reparlera très bientôt.

Bien à vous,
Benny

(*) Message personnel à Ray : Mec, tu es directement concerné. La liste dit "Faire un vrai beau truc ensemble". Et Dieu merci, ce ne sera pas un enfant...

mercredi 10 août 2011

"Justified" (saison 1): Les doubles de Harlan County

En abattant de sang-froid (et au bord d'une piscine) le truand Tommy Bucks sous le chaud soleil de Miami, le marshall adjoint Raylan Givens cherchait-il inconsciemment à retourner chez lui, dans le Kentucky? Au moment où son chef, soucieux d'éviter les ennuis, l'oblige à quitter la Floride, l'intéressé s'en défend. L'agent fédéral, qui soutient que le tir était justifié, dit qu'il ne veut pas retourner là-bas, qu'il n'a plus rien à y faire.

Un peu d'histoires à Harlan...

A Harlan, il n'y a en effet que son passé qui l'attend. Son ex-femme, Wynona, désormais remariée; Art Mullen, qui dirige le bureau du marshall et avec qui il a déjà bossé; sans oublier sa famille avec laquelle il est en froid. Et puis il y a les Crowder, une famille que Givens connaît très bien et qui trafique à tout va. Du père qui est en prison, aux fils Bowman et Boyd.

Ce sont justement les rejetons Crowder qui vont vite poser des problèmes à Raylan dès son retour. D'abord parce que Boyd, à la tête d'un groupe néo-nazi, joue un peu trop du lance-roquette dans les rues. Ensuite parce que Bowman est allé trop loin et que sa femme l'a abattu avec un fusil. Pour protéger Ava, Givens va devoir faire face à Boyd. Et si la confrontation tourne d'abord à l'avantage du marshall (Crowder, touché d'une balle qui ne passe pas loin de son cœur, s'en sort de justesse), tout ne fait que commencer pour ces deux hommes...


Yost is back

Justified marque le grand retour de Graham Yost à la tête d'une série. Le scénariste de Band of Brothers, The Pacific et From the Earth to the Moon, par ailleurs créateur du très bon Boomtown, fait parti de ces showrunners de talent dont la télé US n'a pas toujours su profiter intelligemment. Ici, il s'attaque à l'adaptation d'un roman d'Elmore Leonard et réutilise surtout son personnage principal, Raylan Givens.

Stetson sur la tête, gachette facile, attitude ombrageuse: Givens est l'archétype du cowboy balancé dans une Amérique moderne. Enfin, moderne... disons que l'on retrouve à Harlan l'Amérique du trafic de drogue car le Kentucky n'est pas vraiment l'état le plus moderne qui soit, que l'on parle des infrastructures ou des moeurs de la population.

Le cowboy est comme Tony Soprano

Dans Justified, toute l'intelligence de Yost, c'est d'appliquer à la figure iconique du cowboy le traitement que David Chase a réservé à celle du mafieux dans The Soprano et que Matthew Weiner a fait subir à celle du business man des années 60 dans Mad Men. En clair, il le confronte à ses doutes, ses dilemmes moraux et ses hésitations dans un récit plus "nerveux", propice à l'action. Surtout, en confrontant Givens à un père particulièrement manipulateur, il l'humanise sans jamais le détacher complètement de l'image que l'on a de ces héros. Et c'est précisément ce qui fait de Justified une série résolument moderne. Et très efficace.

Après quelques épisodes unitaires qui posent l'action tout en définissant les personnages, le récit de Justified prend en effet tout son volume avec un arc d'épisodes qui fait se rapprocher les trajectoires de Givens et Crowder. Incarcéré puis libéré, Boyd soutient en effet qu'il a changé. Il a eu une révélation et compte se racheter de ses péchés en fondant une communauté dont il serait le guide.

 Goggins en grande forme, Olyphant aussi... Enfin!

Naturellement, tout le monde doute en l'écoutant parler. Et le récit joue très adroitement dans le caractère trouble de Boyd pour tenir en haleine le spectateur: est-il un imposteur, un faux précheur dont on disait il n'y a pas si longtemps qu'il était néo-nazi par opportunisme? Ou cherche-t-il vraiment à changer de vie, quitte pour cela à utiliser des méthodes expéditives? Tout l'attrait de cette storyline tient en la capacité des scénaristes à pervertir le procédé narratif hyper connu de la rédemption... Ce qui marche vraiment bien.

Cerise sur le gâteau, Justified bénéficie d'un excellent casting avec, en premier lieu, un Walton Goggins très convaincant (pour ne pas dire bluffant) dans son interprétation de Boyd Crowder. Le jeu de celui qui était Shane Vendrell dans The Shield s'appuie sur une subtilité essentielle pour que l'on y croit. Dans le rôle de son double torturé par une colère contenue, Timothy Olyphant, qui incarne Givens, prouve enfin qu'il n'est pas qu'une belle gueule. Loin du jeu très rigide qu'il déployait dans Deadwood, à des années-lumière de son rôle inutile (et agaçant) dans Damages, il fait valoir tout son talent et tient une place prépondérante dans la qualité de cette saison 1. Saison qui bénéficie de lignes de dialogue souvent excellentes.



Paroles et musique

Aussi, plutôt que d'aligner sottement les superlatifs, vais-je conclure sur quelques citations. Non sans préciser que c'est une série à voir impérativement. Que l'on aime ou non le thème musical du show, une sorte de country rap que l'on doit à GangstaGrass (et l'auteur de ce billet, lui, a kiffé...)

"On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. On décide juste jusqu'où on peut aller"

"- Messieurs, vous pourriez faire moins de bruit?(à deux hommes enchaînant bruyamment les pires réflexions machistes)
- Ah oui ? Et pourquoi ça?
- Parce que j'ai pas commandé de trous du cul avec mon whisky"

En un mot: incontournable.

Bien à vous,
Benny

mardi 9 août 2011

Ali Benny et les 40 calepins

Beyond the finish line... Les amis, ça y est, je suis un garçon shortable. Traduction : j'ai enfilé la tenue qui me va le mieux quand je suis en vacances. Plus exactement, dimanche, j'ai fait mon dernier jour à la BennyCorp, pour au mois un an. Me voilà donc dans la zone de transition avant de rejoindre la Grande Méchante Ville, vraisemblablement pour la mi-septembre.

Sans surprise, ça fait bizarre de mettre un point final à une aventure de quatre ans: quand bien même je suis invité à regagner mon entreprise préférée en août de l'année prochaine, ça reste la fin d'une étape exaltante, exigeante mais le plus souvent excitante. Dimanche donc, j'ai fait mes cartons et c'est toujours la même chose: c'est quand on bouge que l'on constate l'astronomique quantité de cochonneries que l'on concentre dans ses tiroirs.
En fait, je me suis rendu compte que j'étais devenu un as du stockage de calepins. Près d'une quarantaine en quatre ans, et de toutes les tailles. Du petit forcément tordu dans les poches aux grands à cornes sur les côtés, en passant par ceux à spirales plus ou moins épais. Sans oublier mes préférés, les carnets de taille moyenne à petits carreaux.
J'ai tout empaqueté et il faudrait que je songe à en jeter mais je suis un peu sentimental... donc il va falloir se faire un peu violence.
En même temps, je n'ai pas trop le choix, d'autres cartons vont bientôt faire leur apparition : ceux que je vais faire en quittant mon appart de BennyCity. En espérant qu'il n'y en aura pas quarante...

Sinon bonne nouvelle : comme je suis en vacances, je vais enfin avoir plus de temps pour sévir par ici. Et même qu'on va parler coup de coeur, country rap et chapeau de cowboy. Oh yeah...

Bien à vous,
Benny