mardi 15 février 2011

"Harry's law" : Kelley et la loi de Cincinnati ? Non, non rien n'a changé...

Ce 264e épisode du BennyBlog marque une grande première... et oui, je n'en suis pas peu fier. Après trois saisons à trainer, question diffusion des séries américaines, comme un coureur français en queue de peloton de la Grande boucle (ce qui démontre tout de même au passage que j'ai une hygiène de vie assez saine), je chronique pour la première fois ici une série qui vient de débuter Outre-Atlantique. Rien de moins. Tada.
Cette série, c'est Harry's law, nouveau show judiciaire du très prolifique David E. Kelley, qui avait disparu fin 2008 des écrans télé avec la fin de Boston Legal. Une série qui marque aussi le retour du producteur sur NBC, chaine où il a fait ses premières armes de scénariste avec LA Law il y a... 25 ans. La vache: le temps passe.

"En fait, l'introduction, c'est un truc surfait" (DEK)

Il passe même très vite si l'on regarde ce que devient Harriet Korn, avocate spécialisée dans les brevets à Cincinnati. Véritable sommité dans son domaine, elle arrive, au début du pilote, au point de non-retour: elle ne se reconnaît plus dans ce qu'elle fait, elle ne sait plus vraiment qui elle est et c'est pour ça qu'elle claque la porte de son cabinet. A elle la liberté? A elle les rencontre brutales, surtout: c'est en se baladant dans la rue que son premier client, Malcolm, va littéralement lui tomber dessus. Et c'est encore dans la rue que son futur associé, Adam, va lui rentrer dedans en voiture.
Tout ce petit monde va se retrouver dans un magasin de chaussures avec Jenna, l'assistante de Harry qui a suivi celle-ci quand elle a démissionné. Les locaux étant à vendre, autant ouvrir un cabinet dans un des quartiers les plus pauvres de la ville. Pourquoi donc? En gros, pour résumer les propos de Jenna, "parce que ça devait se passer comme ça". Super.

 Un pilote agaçant

Avec Kelley, on commence à savoir comment ça se passe. Les questions les plus complexes sont abordées dans le prétoires et les idées les plus folles défilent dans les bureaux et dans les rues. C'était le cas du temps de Picket Fences, au début d'Ally McBeal, pendant la saison 2 de Boston Public et tout au long de Boston Legal. Dans ces exemples-là, ça peut être vraiment bluffant. A d'autres occasions (les dernières saisons d'Ally McBeal), ça peut être bancal et stupide. Vain et agaçant. Et surtout, surtout excessivement répétitif (les quatre dernières saisons de The Practice).
S'il se laisse regarder sans avoir envie de se jeter du haut de son canapé pour mourir dans d'atroces souffrances (ce n'est pas si facile que ça... mais on a parfois envie de savoir comment ça fait devant certains épisodes de Grey's anatomy), le premier épisode Harry's Law est loin d'être un modèle d'installation. Tout va très vite, un peu n'importe comment et ne parvient pas vraiment à convaincre. On a en fait l'impression que Kelley n'a vraiment pas de poser les choses sereinement. C'est comme s'il n'avait qu'un but: arriver à sa première plaidoirie pour poser une question de société. Et enfin commencer à raconter son histoire. Ce qu'il fait plutôt bien. Comme toujours.
Un épisode deux rassurant

On sait alors que le scénariste multi-primé des années 90 va être fidèle à son style et nous vendre du Kelley. Après tout, pourquoi pas : cela fait deux décennies que ça dure et il y a un vrai public pour ce type de productions... C'est néanmoins avec le deuxième épisode que l'on commence à percevoir le potentiel et l'intérêt du show. Parce que le personnage de Harry Korn (interprété par Kathy Bates) s'étoffe: on est là face à une femme qui veut se réinventer sans trop savoir comment faire. L'émotion commence à passer et on est curieux de voir la suite.
Comme elle est accompagnée d'un jeune avocat (joué par Nathan Corddry) qui a envie de changer de vie et de montrer qu'il est autre chose qu'un gars timide (un classique chez Kelley), cette histoire peut fonctionner.Elle mérite en tout cas d'être suivie (les premières audiences sont d'ailleurs bonnes).
Reste à savoir combien de temps les personnages de Malcolm (Aml Ameen) et Jenna (Brittany Snow), déjà discrets, survivront. Après tout, c'est une histoire imaginée par un authentique serial killer de seconds rôles.
Non, non rien n'a changé...

Bien à vous,
Benny

Aucun commentaire: