dimanche 22 février 2009

Le film de février : "The Devil's Rejects"

Les années soixante-dix, l'Amérique profonde. La journée a commencé il y a peu de temps et la police sort les gros moyens : une nuée de voitures se dirige vers une vieille maison. Celle de la famille Firefly.
Les médias sont là, eux aussi : ils ne veulent rien manquer de l'arrestation des monstres qui ont tué des dizaines et des dizaines de personnes. Leurs victimes de prédilection ? Les jeunes filles, juste après leur avoir fait endurer d'atroces souffrances. A la tête des forces de police, il y a le shériff John Quincy Wydell. Lui aussi ne veut pas rater ce moment : c'est un homme rongé par le désir de revanche depuis que la mère Firefly a tué son frère.
Rapidement, une fusillade éclate. Si la maîtresse de maison ne parvient pas à échapper aux flics, les autres ont réussi à s'enfuir. Commence alors une terrible course-poursuite. Une chasse d'autant plus implacable qu'elle a pour décor la frontière qui sépare le bien et le mal.

Un film, comment dire... différent

D'abord un aveu : je ne suis pas un dingue de film d'horreur ou d'épouvante. Non, c'est vrai : je sursaute sans arrêt, je redoute le moment où on va me fiche la frousse. Bref, c'est pas mon truc.
Sauf que Devil's Rejects, s'il a son lot de scènes dures (celles qui se déroulent au motel sont carrément malsaines), ne joue pas vraiment sur les ressorts de la tension horrifique classique. Toute la puissance du film tient plutôt dans sa capacité à amener le spectateur à se questionner sur ce qu'est la violence et sur ce qui peut amener tout un chacun à céder à ses bas instincts.

Quand les cartes se brouillent...

La première partie du film s'attache à décrire la famille Firefly et ses membres, qui sont d'authentiques psychopathes mués par leurs envies de violence. Des hommes et des femmes qui éprouvent un authentique plaisir à faire souffrir leurs victimes. Ce qui légitimise complètement la quête vengeresse du shériff Wydell.
Sauf que...
Sauf que l'envie de vengeance peut vous conduire sur de biens tortueux chemins. Et l'un d'eux vous mène au sadisme, au plaisir de détruire son ennemi.
Sauf que les Firefly, s'ils sont des êtres violents, sont ainsi un père et ses enfants. Chez eux aussi, la notion de famille, de groupe lié par le sang, n'est pas vaine.
Et s'ils s'expriment dans la violence, il apparait dans plusieurs scènes que ces rapports ne sont pas toujours aussi éloignés de ceux d'une famille classique, comme on voudrait le croire.
Comme on aimerait le croire.

La violence en très gros plan

The Devil's Rejects, c'est ça : un film qui se plaît à décrire une situation pour mieux faire évoluer les rôles, de manière presque imperceptible. Pour mieux jeter le trouble dans l'esprit du spectateur.
Impressionnante charge sur la violence de nos sociétés (avec une vraie dimension catharthyque), le long-métrage de Rob Zombie (oui, oui : le chanteur de métal !) est sans aucun doute un des meilleurs films d'épouvante de la décennie. Tout simplement parce qu'il dépasse largement son cadre pour amener le spectateur à s'interroger sur ce qu'est la violence. Sur ce qui la provoque. Sur ce qui la justifie ou pas.

Stupéfiant et immersif

Comme en plus, c'est un film très bien réalisé, avec une bande son immersive (la BO nous replonge littéralement dans les années 70, jusqu'au final dantesque sur Free Bird de Lynyrd Skynyrd), il est facile de se laisser embarquer dans cette stupéfiante histoire.
Dérangeant, violent, questionnant, The Devil's Rejects est un film à ne pas mettre entre toutes les mains (il est interdit aux moins de 16 ans). Mais il est aussi incontournable si l'on aime le cinéma.

Bien à vous,
Benny

samedi 21 février 2009

Gloss et billet qui glace

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué mais cette semaine, il y a eu du nouveau par ici. Une nouvelle adresse a en effet rejoint les blogs qui retiennent régulièrement mon attention.
Grâce à Une Blonde dans la ville (salutations ^^), j'ai découvert les Chroniques de Sonia.
Sonia, c'est une brune attachante, émouvante aussi parfois qui essaie de se faire sa petite place à Paris. Entre son inénarrable cousin Mimine, son chien Maya et ses pérégrinations glossées qui la font pas mal gloser, chez elle, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer.
Régulièrement, on s'amuse, on sourit. Il faut dire que c'est bien écrit, notamment lorsqu'elle décrit les affres de sa vie sentimentale.
Sauf que parfois, ça ne rigole pas.

Un de ses récents billets a fait beaucoup de bruit dans la blogosphère et elle a invité ceux qui la connaissait à le faire circuler.
Je n'ai jamais papoté avec elle mais je la lis. Demain, tout reprendra son cours ici. Mais aujourd'hui, je m'efface et vous envoie la retrouver.

Bien à vous,
Benny

vendredi 20 février 2009

L'album de février : "Hobo" (Charlie Winston)

C'est une sacrée surprise. Lorsque j'ai écouté pour la première fois le premier album de Charlie Winston, je n'en attendais vraiment pas grand'chose. Pour ne pas dire rien du tout. Like a hobo, le titre qui a actuellement les honneurs des ondes et des chaînes musicales, ne m'enthousiasmait pas plus que ça. D'ailleurs, je pense toujours que cette chanson est la moins intéressante de Hobo.
Avec un chouya de subjectivité, un bon gros morceau de parti pris et une pincée de mauvaise foi (si, si : je vous jure), je trouvais que même la pochette de l'album était ratée. Avec son chapeau, moi, le gars Charlie, ben je lui trouvais de faux airs de Lou Bega (mais si, souvenez-vous : le Teuton qui chantait Mambo number five. Sans commentaires).
C'est bon, parfois, d'être perfide.
Sauf que j'avais tort.
Bien comme il faut.

Un sourcil qui se lève, un regard qui s'en va

Pourquoi ? Tout simplement parce que Hobo combine avec maestria deux atouts majeurs. La voix soul d'un chanteur qui a vraiment du talent (il rappelle Randy Newman, un peu) avec des mélodies blues parfois légères, qui vous donnent la pêche, et d'autres puissantes, toutes aussi travaillées mais qui laissent place à l'émotion. D'une plage à l'autre, on voyage : une fois, on se surprend à lever un sourcil amusé, une autre on observe la rue pour mieux regarder ailleurs. Et bien plus loin...
Dans une année, on peut acheter plusieurs albums et certains vous plaisent un mois, deux mois, avant de laisser la place aux suivants. Je ne serai pas surpris si Hobo faisait partie de ceux auxquels on revient de temps en temps, et avec plaisir. Tout simplement parce qu'il y a ici tout ce que l'on peut chercher dans un album. De l'inattendu, des compos très réussies. Et de l'émotion (Ah, Boxes..).
Une nouvelle fois : c'est une sacrée surprise. Et c'est chouette.

Bien à vous,
Benny

jeudi 19 février 2009

Chuck : Geek Impact

Parfois, la vie d'un geek change du tout au tout pour un détail, suscitant les espoirs les plus fous. La sortie de Matrix au ciné par exemple, avec des cascades tellement lentes et tellement bien que vous aussi, vous pouvez faire votre Keanu Reeves devant la salle de repos, couché sur une chaise à roulettes en mouvement et en tirant avec un pistolet en plastique (même que c'est vachement bien).
Ou le lancement de The Big bang theory qui fait croire que, oui, c'est peut être possible d'héberger chez soi le clone amienois de Kaley Cuoco dans son petit T2 picard ("vi, la même fille avec lo string, lô !").

Agent InterSecret

Celle de Chuck Bartowski bascule le jour où il reçoit un mail de son ancien camarade de fac, Bryce Larkin, agent de la CIA en fuite. L'objet du courriel : toutes les données de l'InterSecret, un super-ordinateur qui centralise toutes les infos relatives à la sécurité nationale. Une foule d'infos collectées par la CIA et la NSA depuis le 11 Septembre.
En découvrant le message, Chuck télécharge dans son cerveau toutes les infos. Dans un premier temps, il devient la cible des deux agences. Très vite cependant, les deux structures décident de changer de tactique pour mieux utiliser ses nouvelles capacités. Pour cela, il sera encadré par deux agents : Sarah Walker (CIA) et John Casey (NSA).
Ce qui n'est pas simple pour Chuck. Surtout quand, à la base, on est vendeur spécialisé en informatique chez Buy More, que l'on est un geek pur jus (ah, l'affiche de Tron dans sa chambre...) et que l'on essaie d'oublier son ex. Mais bon, l'InterSecret, c'est quand même bien utile par les temps qui courent, avec toutes les bombasses... euh, agents internationaux qui menacent les intérêts américains.

Un geek et une femme


Septembre 2007, ce n'était pas seulement le mois où tout le monde se demandait si la guerre des scénaristes aurait bien lieu. C'était aussi celui où Josh OC Schwartz occupait le devant de la scène en lançant simultanément Gossip Girl et Chuck. Si la première, programmée sur CW, était sans doute celle qui fit le plus de buzz, la comédie d'espionnage diffusée sur NBC n'est peut être pas la plus géniale qui soit mais n'en demeure pas moins attachante. Très attachante même.
D'abord parce que le trio Chuck/Sarah/Casey marche très bien. Dans le rôle de l'agent de la NSA, Adam Baldwin offre une bonne prestation d'agent assez bourrin mais efficace. Yvonne Strahovski est aussi très bonne... notamment parce qu'elle apporte tout son charme à la comédie romantique qui se joue entre son personnage et celui de Chuck.

Une immersion, mais seulement jusqu'à la taille

C'est d'ailleurs le principal atout de la série. Car si Chuck compte une cohorte de seconds rôles plutôt sympa, on peut regretter que Josh Schwartz et Chris Fedak n'aient pas utilisé leur connaissance de la culture geek pour vraiment nourrir leurs scripts. Cela aurait été l'occasion de bâtir une sorte d'hommage parodique qui aurait vraiment transcendé le propos du show. Un peu comme le film Shawn of the dead revisite les longs-métrages de zombies. Peut-être cela sera-t-il le cas en saison 2... En attendant, profitons de ce qui est, car Chuck est un vrai plaisir télé à savourer.

Bien à vous,
Benny

mardi 3 février 2009

L'album de janvier (gros soupir...) : "Loyalty to loyalty" (Cold war kids)

Il y a une formule que j'aime bien, et que j'emprunte à un ami : "il ne faut pas s'arrêter à la première écoute de cet album". Ca me fait toujours sourire parce que j'ai parfois l'impression que c'est une remarque de radin. Une expression toute faite histoire de pas reconnaître que ben non, l'album en question, il vaut pas grand chose... et qu'à force de l'écouter, eh bien on arrivera à l'apprécier.
Le deuxième épisode des aventures des Cold war kids, un groupe de rock indépendant venu de Californie, est un peu de ceux-là. Je suis loin d'avoir sauté au plafond en écoutant l'album. Sans doute parce que j'attendais tout autre chose... Mais le fait est que Loyalty to Loyalty a une belle qualité : il sait installer, au fil des pistes, une ambiance, une atmosophère qui lui est propre en multipliant les essais au gré des titres.

Sombres notes...

Avec les Cold war kids, la musique vous emmène dans un ailleurs hors du temps, un univers sombre, presque torturé. On est à mi chemin entre le blues et le rock et de ce point de vue, ça fonctionne assez bien (I've seen enough et Every man I fall or sont les titres les plus réussis, de ce point de vue). Mais ça vous rappelle aussi un peu trop que l'hiver, c'est plein de journées grises...
Aussi, si vous avez envie de vous changer les idées, il vaut mieux que vous l'évitiez. Qu'à cela ne tienne : j'ai en réserve ce qu'il vous faut pour vous donner la pêche. Un peu de patience...

Bien à vous,
Benny