dimanche 20 juillet 2008

Deadwood : 1876, de l’or, des hommes et pas de lois

On termine ce grand huit estival du BennyBlog en enfilant un stetson et des bottes de cow-boy. Direction le Dakota du Sud et le XIXe siècle : bienvenue à Deadwood, petite ville qui possède les cochons les mieux nourris d’Amérique, tant on leur donne des cadavres à faire disparaître…

La ville des anti-héros

Deuxième série de David Milch (elle suit la courte Big Apple) après sa séparation créative avec Steven Bochco, Deadwood s’intéresse à une poignée d’hommes et de femmes installés dans un campement au cœur une région de montagne, à proximité du territoire indien. Des pionniers pour qui cette petite ville est une terre d’opportunités : l’action se déroule en pleine conquête de l’ouest, alors que l’expression « ruée vers l’or » a tout son sens.
Deadwood, c’est d’abord un ensemble show : une série qui regroupe toute une floppée de portraits, de personnages venus d’horizons divers. Issus de la haute société comme les Garrett ou véritables bouseux comme Jack McCall, en passant par Doc Cochran, Merrick le journaliste ou encore Wu, le blanchisseur, tous sont confrontés à une situation où les faux semblants ne durent jamais longtemps.
Là-bas, comme l’explique un homme à Seth Bullock (le classieux Timothy Olyphant) qui s’apprête à rejoindre le campement, il y a de l’or mais pas de lois. De quoi mettre au jour les traits les plus inattendus de la nature humaine.
Et c’est très précisément ce qui se produit tout au long de cette première saison. Douze épisodes durant, Milch et son équipe confrontent une bande d’anti-héros livrés à eux-mêmes à toutes sortes de problèmes. Comme on s’en doute, les plus ambitieux et les plus malins sont ceux qui s’en sortent le mieux. Or, à Deadwood comme ailleurs, cela ne suffit pas pour survivre. Il faut savoir compter avec mais également sur les autres.

Swearengen,
entre ombre et lumière

Parmi tous les personnages, celui qui a le mieux compris cela, c’est aussi le plus intéressant pour le spectateur : Al Swearengen, le patron du Gem Saloon et vrai maître de Deadwood. La première saison sert un peu de prétexte pour dévoiler, au fil des épisodes, les différentes facettes de sa complexe personnalité. D’abord présenté comme un homme manipulateur, brutal (le Gem est aussi un bordel), voleur, on se rend compte peu à peu qu’il est avant tout redoutablement malin.
S’il a parfois recours à la violence (le plus souvent par l’entremise de son principal soutien, Dan Dority), ce n’est jamais pour rien. Derrière chaque action, il y a un objectif, un but : conforter sa suprématie sur le campement. Et si certaines actions semblent profiter à l’ensemble de la ville, ce n’est que du bonus. Avec lui, rien n’est gratuit. Ou presque.
Mais Swearengen ne manque pas d’humour. C’est ce qui le rend autrement plus sympathique que son rival, le très froid Cy Tolliver qui tient le Bella Union, un établissement concurrent.
Au final, Al est très humain et c’est ce qui fait tout le sel du personnage joué par Ian McShane. On le voit clairement dans l’évolution de sa relation avec le révérend Smith. Ou avec Trixie.
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Trixie, LA femme de Deadwood

A bien réfléchir, le titre de ce post n’est pas très bon. Car l’intelligence de l'équipe de Deadwood, c’est de ne pas avoir résumé la série à une histoire d’hommes. Les femmes ont aussi leur place dans cette aventure, et Trixie, une des prostituées du Gem, se taille assurément la part de roi. Le regard bleu de Paula Malcomson cultive la complexité de son personnage, aussi fragile que tenace. Dans la série, c’est la première personne qui tient tête à Swearengen, et contrairement à Bullock ou Cochran, la seule que le tenancier laisse vraiment faire. Leur relation est aussi trouble que peut l’être Trixie elle-même. Un personnage assez fascinant dont on est curieux de voir comment il va évoluer au fil du temps, en espérant que Milch sait où il va. Quiconque a vu la saison 7 de NYPD Blue et les circonvolutions dans lesquelles le scénariste s’est perdu me comprendra…

De moment fort en moment fort

Ce qui est sûr en revanche, c’est que cette première saison est réussie, scandée par une jolie série de moments forts. De la première scène du premier épisode à la dernière scène entre Smith et Swearengen dans l’épisode 12, sans oublier la mort de Hickok, celle des deux gamins qui ont essayé d’escroquer le Bella Union ou encore la « dispute » Wu/Swearengen.
Une série qui rappelle une vérité essentielle, épisode après épisode. Avec ou sans lois pour régir la vie de la ville, à Deadwood, l’humain ne produit que de l’humain.

Bien à vous,
Benny

samedi 19 juillet 2008

Emmys et moi

La liste des nominés pour la soixantième cérémonie des Emmy awards vient d'être rendue publique. Une liste (et forcément des lauréats) qui n'ont pas toujours crevé l'écran en 2007/2008, grève des scénaristes oblige.
Une liste avec, en couleurs, mes favoris. Bon, je suis à la bourre donc je suis loin d'avoir tout vu... aussi mon avis est-il purement indicatif, parfois très subjectif et pas très critique. Qui a dit que je pourrais être juré ?

Séries comiques

Larry et Son Nombril (Curb Your Enthusiasm)
Entourage
The Office
30 Rock
Mon Oncle Charlie (Two and a Half Men)

Parce que c'est celle qui a peut-être le moins souffert de la grève. Et encore.

Séries dramatiques

Boston Justice (Boston Legal)
Damages
Dexter
House
Lost
Mad Men

Là, j'hésite entre House et Lost. J'ai finalement choisi celle qui n'a pas encore été primée.

Meilleur acteur dans une série dramatique

Gabriel Byrne dans In Treatment
Bryan Cranston dans Breaking Bad
Michael C. Hall dans Dexter
Jon Hamm dans Mad Men
Hugh Laurie dans House
James Spader dans Boston Legal

Le choix le plus compliqué cette année. Tant pis pour Gabriel Byrne, je choisis Cranston.

Meilleure actrice dans une série dramatique

Glenn Close dans Damages
Sally Field dans Brothers & Sisters
Mariska Hargitay dans New York Unité Spéciale (Law & Order: Special Victims Unit)
Holly Hunter dans Saving Grace
Kyra Sedgwick dans The Closer
Je fais confiance à la maison Close (uh, uh, uh). Avant même d'avoir vu la saison 2. Pétard, c'est vrai que je ferais un bon juré, dis donc...

Meilleur acteur dans une série comique

Alec Baldwin dans 30 Rock
Steve Carell dans The Office
Lee Pace dans Pushing Daisies
Tony Shalhoub dans Monk
Charlie Sheen dans Mon Oncle Charlie (Two and a Half Men)
Là, je sais pas du tout. Dans le doute (et parce que Baldwin a déjà donné je crois), je vote pour le maitre d'oeuvre des Dundies.

Meilleure actrice dans une série comique

Christina Applegate dans Samantha Who?
America Ferrera dans Ugly Betty
Tina Fey dans 30 Rock
Julia Louis-Dreyfus dans Old Christine (The New adventures of Old Christine)
Mary-Louise Parker dans Weeds

A mon sens et a priori (retard vieille Christine oblige), la plus régulière du panel, c'est miss Lemon. Mais j'avoue que Julia Louis-Dreyfus me fait douter...

Meilleure émission de variétés, musiques etc..

The Colbert Report
The Daily Show With Jon Stewart
Late Show With David Letterman
Real Time With Bill Maher
Saturday Night Live

Parce que depuis que c'est sur Canal, j'avoue être assez accro au Moment of zen. Et puis quel sens de l'écriture ! Suis fan...

Meilleur second rôle masculin dans une série comique

Jon Cryer dans Mon Oncle Charlie (Two and a Half Men)
Kevin Dillon dans Entourage
Neil Patrick Harris dans How I Met Your Mother
Jeremy Piven dans Entourage
Rainn Wilson dans The Office

J'adore Kevin Dillon mais cette fois, c'est pour Neil Patrick Harris je pense

Meilleur second rôle masculin dans une série dramatique
William Shatner dans Boston Legal
Ted Danson dans Damages
Zeljko Ivanek dans Damages
Michael Emerson dans Lost
John Slattery dans Mad Men

Parce que c'est LA saison de Benjamin Linus

Meilleur second rôle féminin dans une série comique

Kristin Chenoweth dans Pushing Daisies
Jean Smart dans Samantha Who?
Amy Poehler dans Saturday Night Live
Holland Taylor dans Mon Oncle Charlie (Two and a Half Men)
Vanessa Williams dans Ugly Betty

Comment ça "non, on ne parle pas de The West Wing" ?

Meilleure second rôle féminin dans une série dramatique

Candice Bergen dans Boston Legal
Rachel Griffiths dans Brothers & Sisters
Chandra Wilson dans Grey’s Anatomy
Sandra Oh dans Grey’s Anatomy
Dianne Wiest dans In Treatment

Pareil, du pif. Et une bonne grosse allergie à "Niaise Anatomy".

Meilleur guest star masculin dans une série comique

Shelley Berman dans Larry et Son Nombril (Curb Your Enthusiasm)
Rip Torn dans 30 Rock
Will Arnett dans 30 Rock
Steve Buscemi dans 30 Rock
Tim Conway dans 30 Rock
Parce que c'est l'homme le plus drôle de l'univers. Même pendant une grève. Point.

Meilleur guest star masculin dans une série dramatique

Stanley Tucci dans Urgences (ER)
Glynn Turman dans In Treatment
Robin Williams dans New York Unité Spéciale (Law & Order: SVU)
Robert Morse dans Mad Men
Oliver Platt dans Nip/Tuck
Charles Durning dans Rescue Me
Pfffff... alors là, je peux pas trancher. Vraiment. Non, n'insitez pas. Ou alors Turman, au pif.

Meilleur guest star féminin dans une série comique

Polly Bergen dans Desperate Housewives
Kathryn Joosten dans Desperate Housewives
Sarah Silverman dans Monk
Carrie Fisher dans 30 Rock
Edie Falco dans 30 Rock
Elaine Stritch dans 30 Rock

Oui, je fais du lobying pour faire croire que NBC, c'est encore un grand network. Et alors ? Il y a de plus gros scandales de nos jours...

Meilleur guest star féminin dans une série dramatique

Ellen Burstyn dans Big Love
Diahann Carroll dans Grey’s Anatomy
Cynthia Nixon dans New York Unité Spéciale (Law & Order: SVU)
Anjelica Huston dans Medium
Sharon Gless dans Nip/Tuck

Vous reprendrez bien un peu de pif ?

Vous aussi, vous trouvez que ce post n'est pas très sérieux ? Vous avez raison.
Vous aussi, vous avez des idées sur ces nominations et un avis autrement plus argumenté ? Vous pouvez vous lâcher dans les commentaires.
Sinon, on ressortira cette liste après la cérémonie et on verra. Si j'ai au moins 12 bonnes réponses, je mettrais une photo cochonne de moi sur ce blog. Et j'irais jouer au loto. Et je ferais officiellement candidature pour le jury 2009.

Bien à vous,
Benny

vendredi 18 juillet 2008

Le DVD de juillet : Miller’s crossing

Les temps sont durs pour Léo O’Bannon, caïd de la mafia irlandaise. Alors qu’il a la mainmise sur toute une ville, Johnny Caspar, une figure de la communauté italienne locale, vient lui réclamer la tête d’un piètre malfrat, Bernie Bernbaum, endetté jusqu’au cou à force de faire des mauvais paris.
Problème : Bernie est le frère de Verna, la petite amie de Léo. Et ce dernier refuse de le lâcher. Pour Tom Reagan, l’éminence grise de O’Bannon, les problèmes vont surgir les uns après les autres. Dès le début, on se doute que tout cela va mal se terminer. On ne sait pas à quel point…
Alors que, dans le précédent post, je décrivais l’hommage comme un exercice difficile, je ne peux aujourd’hui que conseiller aux cinéphiles (et aux autres aussi) de regarder Miller’s crossing, un film des frères Coen datant de 1990.
Tout entier conçu comme un hommage aux films noirs de la première moitié du XXe siècle (l’histoire se déroule pendant la période de la prohibition américaine), ce long-métrage joue avec bonheur sur les codes narratifs et visuels du genre pour mieux servir son propos. L’hommage est ici un moyen, un véhicule qui donne toute sa profondeur au thème du film.

Le carrefour des mensonges

Véritable voyage au cœur de la manipulation (notamment celle du spectateur), Miller’s crossing est effectivement un incroyable film sur le mensonge. Plus que ça : c’est un long-métrage sur un monde qui se construit sur un mensonge (le crime organisé, dont la violence n’a d’égal que le faste des salons où ses principaux leaders fument des cigares) et sur les rapports humains qui lient les femmes et les hommes qui en sont partie prenante. Des liens qui se font et se défont tout au long de l’histoire puisque tout, dès le départ, est tronqué. Leur vie, c’est la tromperie : pourquoi ne mentiraient-ils pas à leurs plus proches alliés ?
Film assez lent, brillant (il y est finalement beaucoup question de solitude. Un corollaire au mensonge ?), Miller’s crossing bénéficie de l’énergie et de l’inventivité des premières oeuvres des frères Coen (Barton Fink, Fargo, The Big Lebowski… en attendant d’avoir vu Sang pour sang :p). Il est pareil à ces livres que l’on lit sans déplaisir mais dont on ne saisit toute la puissance qu’une fois arrivé au terme de l’aventure. Porté par un Gabriel Byrne aussi sobre que génial (il est l’interprète de Tom Reagan, 17 ans avant In Treatment !), ce long métrage est un bon film. A voir.

Bien à vous,
Benny

jeudi 17 juillet 2008

How I met your mother : hommage, ô désespoir ?

On lit, on entend partout que How I met your mother, c’est le nouveau Friends. Après avoir commencé à regarder la saison en suivant le rythme de diffusion américain, j’avais un peu décroché… mais comme je suis clairement dans un trip sitcom (et avec bonheur quand je repense à 30 Rock, My name is Earl et The Office), je viens de m’y remettre. Or, je dois dire que la série mettant en scène (entre autres) Neil Patrick Morris, Alysson Hannigan et Josh Radnor me pose un vrai problème.

« Tiens, ça me rappelle… »

N’allez pas croire que je ne trouve pas ça drôle, ni rythmé. Il y a bel et bien chez HIMYM une énergie, un dynamisme que l’on retrouve dans la mythique création de Martha Kauffman et David Crane. Non, le problème c’est que… ce n’est pas très original. Pire : au cours de la saison, il y a plusieurs storylines qui renvoient directement à la série qui a starisé Jennifer Aniston, Courteney Cox ou encore Matthew Perry. L’épisode 1.14, où Ted tente de conclure avec Victoria sa conquête du moment (Ashley Williams) tandis que Marshall et Lily sont coincés dans la salle de bains, rappelle furieusement la rupture de Ross et Rachel en saison 3. Dans le même ordre d’idées, je trouve que le personnage de Barney renvoie énormément à Chandler sans savoir toujours s’en démarquer (célibataire un peu en galère, l’homme aux répliques les percutantes). Le jeu du chat et de la souris qui se joue une fois encore en saison 1 entre Robin et Ted évoque lui aussi le duo Green/Geller….

« Ah oui, ça me rappelle bien… »

Le principe de l’hommage, c’est un concept fragile : il faut savoir évoquer chez le téléspectateur des personnages, des situations qu’il a déjà vues tout en apportant un point de vue différent, une touche de nouveauté qui fera que, dans cette logique, la « copie » dépasse « l’original » en le transcendant. Soit en portant un regard ironique sur le modèle (en hypertrophiant une situation, un trait de caractère), soit en prenant une sorte de contre-pied.
Avec How I met your mother, rien de tout ça : on fait dans le Friends like sans vraiment chercher à surprendre. Ca marche assez bien du reste. Mais ça manque de corps, ce n’est pas franchement marquant.

Marshall et Lily :
ah, comment dire...

A côté de ça, l’autre problème de HIMYM, à mon sens, c’est une caractérisation insuffisante des personnages. Le pompon revenant en première saison à Marshall et Lily, dont le couple n’a pas vraiment de saveur, ni de consistance. Si c’est ce à quoi veut tendre Ted, le célibataire en quête d’âme sœur, on espère qu’il restera longtemps dans les jambes de Barney…
Aussi je me demande, alors que je n’en suis qu’à la saison 1 (vous allez finir par râler de me voir à la bourre sur à peu près tout sur tout :p), comment la série va surmonter le temps qui passe.
La grande intelligence de Friends, que l’on soit accro ou non, c’est d’avoir posé pendant près de trois saisons, six portraits vraiment solides, avec différents aspects de personnalité pour, pendant ensuite près de sept saisons, hypertrophier certains traits de caractère sans complètement trahir ces personnages. Il suffit de voir comment Joey devient de plus en plus neuneu pour s’en rappeler. Ou comment la maniaquerie et l’esprit de compétition de Monica prennent de l’ampleur au fil du temps.

A l’épreuve du temps

Avec ses personnages plutôt légers, How I met your mother pourra-t-il se payer le luxe de durer presque une décennie ? Rien n’est moins sûr, surtout quand je lis, ici ou là, que le show souffre du syndrôme Will & Grâce : plus qu’une série, cela deviendrait en saison 3 un produit à la mode qui appâte les guest stars.
Mais là aussi, à leurs débuts, Will Truman et Grace Adler étaient des personnages solidement définis (je peux témoigner : j’ai revu le pilote cette semaine). Donc, je me demande ce qu'il en est. Et ce qu'il en sera…

Bien à vous,
Benny

mercredi 16 juillet 2008

Au pays du cyberflirt et des jambons

Ce n’est sans doute pas aussi savoureux que la très acide Meetic Ouare d’Une Blonde dans la ville, mais j’ai encore des histoires de site de rencontres à raconter…
La première fois que je me suis inscrit sur meetic, c’était il y a deux ans, après avoir lu un article dans je ne sais plus quel magazine expliquant qu’un certain nombre de célibataires rechignaient à sauter le pas parce que recourir à ce type de site serait, pour certains, admettre que l’on est en difficulté dans sa vie sentimentale.
Pas spécialement inquiet sur cette question, mais quand même assez curieux, j’ai franchi le pas. Cela faisait plus d’un an que je m’étais décidé à bouger et à rencontrer du monde, alors pourquoi pas…
Il y eu du bon et du moins bon et puis mon abonnement s’est arrêté tout seul. Considérant que l’expérience avait été intéressante mais sans plus, je n’ai pas poursuivi. Avant de remettre ça en avril (une époque où je ne sortais pas trop) et de découvrir que le site avait pas mal changé. Et pas en bien.

"Phrases gratuites, phrases gratuites, elles sont belles mes phraaaaases gratuites !"

Il y a d’abord une nouvelle option qui limite la possibilité de dialoguer avec les autres personnes en ligne si vous ne la prenez pas (et ne payez pas, très accessoirement, 14,90€ par mois). Mieux : il y a l’option speed message, pour lancer la discussion avec une personne du sexe opposé quand vous ne savez trop comment amorcer une discussion.
Bon c’est vrai qu’une citation de Montesqieu, Lamartine ou je ne sais qui, c’est toujours mieux, pour bavarder, que des onomatopées à caler entre le mugissement du veau qui a trop mangé ou le cri du choucas. Mais déjà que le net, ce n’est pas trop spontané comme truc mais là, moi, je trouve que ça tue tout. Et j’aime trop les mots pour qu’on me pique un de mes meilleurs moyens de faire connaissance. Ce qui est sûr, c’est qu’en essayant de lutter contre le manque de spontanéité, le côté supermarché de la drague parfois (souvent) rebutant de l’expérience, les cerveaux de l’affaire vous envoient directement au rayon surgelés de l’établissement. Sic.

Meetic coach, Love train

Mais chez Meetic, on a de la suite dans les idées, et des produits pour faire marcher les affaires. L’un des derniers en date : le meetic coach. Un service où on vous apprend à optimiser vos recherches et à nouer plus facilement contact avec les autres inscrites. Un truc sans doute où, comme l’expliquent Monica et Phoebe à Chandler dans un épisode de Friends, il faut que tu « sois toi-même… mais pas trop ».
Un endroit où on vous assure sans doute aussi que non, décidément non, envoyer à toutes les filles qui nous intéressent le même mail où on enchaînera une longue litanie de phrases creuses (et sans ponctuation) ce n’est pas une bonne idée. Même avec son numéro de portable en conclusion.
Même un texte du genre : « Ma compagne et bien c’est simple je ne la rabaisse jamais je n’aime pas les hommes qui font çà genre il te blâme en public pour gagner en popularité je la mets toujours en exergue quelque soit la situation, t’encourager dans ce que tu entreprendras dans ta vie toujours autrement aucun intérêt de te déclarer ma flamme si je n’assume pas a long terme tu en pense quoi ? »
(Au passage, merci à ma copine Chloé pour l’envoi… et à l’illustre l’auteur qui répond au pseudo de Keurkiba. Pour les plus méchants d’entre vous, je peux vous envoyer la looooooongue lettre du garçon par mail. Mais je vous rappelle que la méchanceté, c’est mal comme disait Hélène Rolles, avec ou sans ses garçons).

Ceci n’est pas une pipe commerciale

Comme c’est les vacances et qu’en rase campagne chez mes parents, les rencontres sont plutôt rares, je viens de refaire un tour là-bas (à vrai dire, j’ai un drôle de rapport avec ce site, je crois). Après avoir trier les mails venus de l’étranger où l’on me propose « très beaucoup affection », j’ai décidé de me désabonner. Une bonne fois pour toutes. Je fais la démarche et là, ô surprise, je découvre que M. Meetic et sa joyeuse équipe m’offrent un pass premium. Pas besoin de payer 14,90€ pendant un mois : je peux discuter avec tout le monde. Et après, on dira que je suis cynique.
A part ça, je confirme : le romantisme a été incinéré.

Bien à vous,
Benny

mardi 15 juillet 2008

Players : Ice T sur canapé

La grille estivale des programmes télé n’étant pas d’une richesse absolument rafraîchissante, je signale néanmoins à celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vue que France 4 rediffuse les 18 épisodes de Players, série imaginée par Dick Wolf avec Ice T, Franck John Hugues (avant que Band of Brothers ne le fasse vraiment connaître) et Costas Mandylor (avant de disparaître presque complètement : pauvre Kenny Lacos, snif…).
Une fiction créée il y a plus de dix ans (1997) et programmée le lundi en seconde partie de soirée.
Pourquoi la regarder ? Parce que c’est l’anti-Dick Wolf par excellence. Si, comme certains, vous êtes fâchés avec les formula shows (suivez mon regard : liste de liens « Les Incontournables », avant-dernière ligne), c’est l’occasion pour vous de voir que le père de Law & Order sait aussi faire des séries drôles et enlevées. Avec Players, il rend effectivement un hommage aussi ironique que respectueux à de savoureux prédecesseurs, Mission : Impossible et L’Agence tous risques.

Quand Dick Wolf défait Law & Order...

L’histoire, c’est celle de Isaac Ice Gregory, Alphonse Royo et Charlie O’Bannon, trois taulards particulièrement créatifs libérés sur parole pour remplir des missions pour le compte du FBI. Tout l’intérêt de cette série, c’est de découvrir les combines plus ou moins alambiquées que les trois con men vont mettre sur pied pour mettre hors d’état de nuire toutes sortes de truands. Et la vraie bonne idée du show, c’est qu’une fois sur deux, leurs plans échouent lamentablement.
En gros, c’est un vrai guilty pleasure, une vraie série canapé à regarder pour se distraire et qui réussit très bien à divertir. En plus, les costumes flashy de Ice T permettent de se rappeler qu’il peut faire autre chose que tirer la tronche dans Law & Order : Special Victims Unit… Rien que pour ça, il faut jeter un œil.

Bien à vous,
Benny

lundi 14 juillet 2008

Faut-il forcément brûler la saison 5 de The West Wing ?

Avec le mois de juin, j’ai terminé le visionnage de la saison 5 de la série imaginée par Aaron Sorkin, la première sans son génial créateur-producteur. Une saison que j’ai regardée avec une vraie curiosité, parce que de nombreux fans des aventures de l’administration Bartlet ont souvent la dent dure sur cette première saison produite par John Wells. Les afficionados déplorent effectivement que Carol Flint, John Sacret Young, Mark Goffman, Peter Noah, Alexa Junge tentent de faire du Sorkin sans en avoir le talent. Alors, à tort ou à raison ?

Surf sur un cliffhanger réussi

Quand on porte un regard retrospectif sur ces 22 épisodes, on se dit que le coup d’envoi fut tout de même assez réussi. En même temps, il aurait été difficile de faire autrement : en plaçant Bartlet dans un dilemme qui déchire l’homme politique et le père de famille (le kidnapping de sa fille Zoey par des terroristes, son remplacement temporaire à la tête de l’Etat par le Républicain GlenAllen Walken), Sorkin avait laissé beaucoup de matériel à développer, des intrigues susceptibles de retenir l’attention des téléspectateurs et d’offrir de vrais moments de tension à ces premiers épisodes. Une mission assez bien remplie par la Wells Team, surtout pour ce qui est de la partie privée du drame que traverse Jed Bartlet.
Une fois cet arc terminé, la saison 5 allait vraiment commencer, celle où les scénaristes devraient faire montre de toute leur inventivité.

Des couloirs trop light

Et c’est là que le bat blesse : en s’appliquant à reprendre le principe des « intrigues de couloir » cher à Sorkin, Wells et sa bande se heurtent à un vrai problème. Leurs scripts n’ont en effet pas le côté brillant, fulgurant et… « pédagogique » (en gros, rendre accesible des questions politiques complexes) que peuvent avoir de nombreux scripts des quatre premières saisons. Pire : le principe même de ces intrigues souffre un peu de l’usure du temps (Ca fait plus de 90 épisodes que le téléspectateur en découvre, il commence à être habitué). Aussi, si celles-ci ne sont pas vraiment audacieuses, qu’elles ne tentent pas autre chose notamment dans l’approche humaine des dilemmes abordés, eh bien, ça ne le fait pas vraiment.

Retrouver les codes

La seule façon pour les auteurs de retenir l’attention du public, c’est donc de tenter de nouvelles choses… ou de mettre en action les vraies mécaniques internes de la série : celles où l’on revient à la quintessence des personnages. Où le script est porté par un vrai souffle audacieux et idéaliste. L’exemple type ? L’épisode 5.8, Shutdown où Josh aide le président à débloquer une situation politique complexe avec la Chambre des représentants, après avoir été mis au ban de l’équipe Bartlet à la suite d’une bourde.

Des binômes brisés (ou en berne)

Une mise à l’écart qui nous renvoie directement à un autre point faible de cette saison. Tout au long de l’année, les scénaristes ont tenté de secouer les relations entre personnages et ça n’a pas souvent fonctionné. Les binômes Toby Ziegler/Will Bailey et Josh Lyman/Donna Moss, très dynamiques, ont été remodelés sans grand succès. Sam Seaborn parti, les auteurs ont voulu éviter de le remplacer purement et simplement par Will Bailey. Une bonne idée mais au bout du compte, le personnage de Toby, isolé, tourne un peu dans le vide cette année : l’arrivée des jumeaux n’aura pas de conséquences visibles sur sa relation avec son ex épouse Andy Wyatt.
Tout au long de l’année, on nous explique aussi que Toby doit prendre plus de poids dans les orientations théoriques du second mandat Bartlet. Sans que cela ne se voit vraiment non plus. Will, de son côté, voit ses apparitions se réduire à portion congrue alors que son arrivée, dans la saison 4, avait été plutôt enthousiasmante (ah, Danica McKellar dans le rôle de Elsie…).
Et Josh ? Alors que Sorkin s’était fait un malin plaisir à jeter un pavé dans la marre de sa relation avec Donna lors du précédent season finale, les questions soulevées à cette occasion seront complètement occultées par l’équipe de Wells.
Amy Gardner (Marie-Louise Parker) revient d’abord dans ses bras avant d’être squizzée purement et simplement (kelleyrisée diront les pErDUSiens). En bref, on ne sait pas trop où on veut aller… et le gars Lyman se retrouve souvent avec Toby. Ce qui est assez ironique, en un sens.

Le second souffle du printemps

Malgré ça, il y a de bonnes idées : si le personnage de Ryan Pierce (Jesse Bradford), le stagiaire de Josh, est plus un sidekick qu’autre chose, l’arrivée de Rina (Melissa Marsala : oui, oui, c'est elle), la nouvelle assistante de Toby, est une réussite. Une vraie dynamique s’installe en effet entre cette mère de famille qui n’a pas sa langue dans sa poche et le directeur de la communication de la Maison Blanche, ce qui est rafraîchissant.
Au titre des bons points, on remarquera aussi que la seconde partie de saison compte son lot de bons épisodes : Slow news days (où Toby essaie de trouver une solution au problème de sécurité sociale) Full Disclosure (le retour de Hoynes), ou encore The Supremes (avec Glenn Close) font partie de ceux-là.

Un final frileux

Au titre des regrets, on notera que le retour d’Ellie Bartlet (qui avait eu droit à un très bon épisode en saison 2) est assez fade alors que Nina Siemaszko avait fait une apparition marquante, toute en subtilité, dans l’univers de Bartlet.
Enfin gros point noir : le season finale. Alors que les quatre précédents sont d’authentiques coups de force (même celui de la saison 3, alors que ce n’est pas la meilleure de la série), Memorial Day n’est ni plus ni moins qu’un ratage. On revisite un peu le passé comme dans Two Cathedrals en saison 2, on expose une situation internationale tendue à l’image de Posse Comitatus en saison 3 et… c’est assez tiré par les cheveux au bout du compte. Vraiment dommage : on n’a pas spécialement envie de revenir, et ça, c’est une triste première.

Bon, et donc…

Quelle conclusion en tirer ? Dire que ce n’est pas la meilleure saison de la série, ce serait faire une conjecture sans intérêt. Reprendre un show vraiment marqué par l’empreinte de son auteur n’est pas facile (demandez à David Rosenthal, showrunner des Gilmore Girls saison 7) et c’est ce qui explique sans doute que cette saison 5 est assez bancale par certains côtés. Mais ce n’est pas non plus une catastrophe digne de Tchernobyl, puisque par à coups, on retrouve ce qui a fait le charme de la série.
Ce qui manque en fait à The West Wing 5, c’est une vraie maîtrise des lignes scénaristiques, un objectif à moyen ou à long terme. C’est une saison coincée entre ce qui n’est plus (les années Sorkin) et ce qui n’est pas encore (la course à l’après-Bartlet). Peut-être est-ce cela que les fans de l’aile ouest ont du mal à accepter.

Bien à vous,
Benny

dimanche 13 juillet 2008

Cold case, la mélancolie des mélodies

Salut à toi, ami lecteur ! Après quelques semaines de silence, le BennyBlog va reprendre du poil de la page grâce… aux vacances. En effet, et sauf imprévu, jusqu’à dimanche prochain, vous retrouverez un post par jour sur ce blog. On commence tout de suite avec un coup de projecteur pour le moins surprenant : aujourd’hui, c’est en effet d’une production Bruckheimer qu’il s’agit.

Une oeuvre murie

Non, je n’ai pas pris un effroyable coup de chaud ! Mais si je pense toujours que les séries financées par le gars Jerry ne sont pas toujours d’une grande audace narrative, il faut bien avouer que Cold case est un cas à part dans son univers.
D’abord parce que, contrairement à Anthony CSI Zuicker, Jim Close to Home Leonard et les autres zozos qui ont commis DOS Opérations spéciales (mais si, avec Benjamin Bratt et Dennis Hopper. Non, vous voyez pas ? En même temps c’est plutôt un bon point pour vous…), son maître d’œuvre ne sort pas de nulle part. Story editor chez Bochco, productrice chez Wells, Meredith Stiehm a fait ses classes avec des tenors de la narration télé. Et surtout, on sent qu’elle a mis à profit son passage sur NYPD Blue et Urgences pour poser les bases de la série qui fait le bonheur de CBS aujourd’hui (Pas comme d'autres qui ont eu l'idée de leur vie sur le canap' avec bobonne à côté, hein, Anthony Z ?).
S’ils ne sont pas d’une originalité folle, les personnages de la brigade de Philadelphie restent en effet bien définis (et le casting est impeccable), tout comme le concept du show, qui est vraiment son point fort.

Une série joueuse

En rouvrant des affaires non classées, Cold Case propose de revisiter de façon ludique le passé américain, ses heures sombres le plus souvent. Et j’insiste sur le mot ludique : quand bien même les sujets abordés sont souvent graves (les casseurs d’homos, les ravages du Vietnam, la ségrégation raciale et ses déclinaisons au fil des décennies), il y a toujours un vrai jeu qui s’instaure avec le téléspectateur. D’abord en constatant les effets du temps sur les protagonistes liés à l’enquête qui est menée (en les faisant vieillir ou en faisant interpréter un même personnage par deux acteurs). Le jeu se prolonge au cœur des investigations, puisque dans Cold Case, les effets du temps qui passe sont aussi psychologiques. Plus clairement, la série dresse parfois de superbes portraits de personnages qui ont dû se construire, avancer après avoir été confrontés à un crime non résolu. Et quand les petites histoires s'enchevêtrent dans la grande (ici, le crime), que cet aspect « psychologique » du récit est vraiment soigné, subtil, les épisodes sont vraiment réussis.

L’adhésion
par la bande son

En même temps... heureusement. Cold case, d’un point de vue "série policière" pur, ce n’est vraiment pas exceptionnel : les crimes non résolus ne paraissent pas particulièrement tortueux. En clair : la série ne s’embarrasse pas vraiment des facilités qui lui permettent de laisser des énigmes en sommeil. A bien réfléchir, on se dit que tel ou tel crime aurait pu être résolu avec une enquête attentive, du premier coup.
Mais au bout du compte, on s’en fiche parce que Stiehm a trouvé le truc pour embarquer le téléspectateur dans ses histoires : le recours à une bande son toujours inspirée, impeccable. Et là aussi, on en revient à l’aspect ludique de la chose. Tout en suivant la progression de l’enquête, on se plaît à deviner, puis à écouter les titres qui agrémentent les flashbacks.
Du script aux notes
Une constatation véritablement flagrante lorsque l’on entend la chanson qui intervient après les aveux du coupable. Une scène répétée à l’envi par les scénaristes, avec le regard de Lilly Rush croisant celui des victimes disparues. On pourrait en être lassé, blasé, eh bien non. C’est là que l’on se rend compte de l’intelligence de Meredith Stiehm et ses acolytes.
Avec la bande son, ils parviennent à enlever l’adhésion du public en jouant à fond sur son inconscient, sa culture musicale et suscitent à tous les coups une mélancolie/nostalgie qui rachète le classicisme de sa construction.
Certains parleront de mélodies mystificatrices… ils n’auront peut-être pas tort. Il n’empêche : ça fonctionne, et démontre une certaine intelligence, une vraie capacité à… jouer avec le public. Une série estampillée Bruckheimer plus maline qu'il n'y paraît... ça vaut le coup de le dire, non ? :p

Bien à vous,
Benny