dimanche 30 mars 2008

C’est avec les vieux tops qu’on fait les meilleurs pouces

Pendant que certaines réfléchissent aux orgasmes simultanés (veinarde, va) d’autres traînent encore ce week-end en robe de chambre chez les parents pour en finir avec leur gastro. Sic transit gloria mundi, comme disent les latinistes.
Pourtant, y a aussi du bon dans « Bienvenue à Gastrika », si si. J’ai en effet mis à profit ce week-end de repos (et de chouchoutage dans la cellule familiale, faut l’avouer) pour remettre le nez dans ma collection de séries. Et l’envie m’en a pris : j’ai revu les premiers épisodes de La Loi de Los Angeles, de Steven Bochco et Terry Louise Fischer.

Moderne à 22 ans

C’est marrant : d'ordinaire, je suis pas trop old school question séries. Mais là, je me suis laissé porté et j’en suis bien content. Bon c’est vrai : les aventures du prestigieux cabinet McKenzie, Brackman, Chaney & Kuzak ont débuté en 1986 ; les costumes que portent Harry Hamlin, Corbin Bernsen et Jimmy Smits font franchement datés (et surtout, ils sont plein de motifs à carreaux), le générique dure 1mn30 (!), et pourtant…
Pourtant, il en va peut-être de certaines séries comme avec les gens : l’âge, le vieillissement, c’est souvent une question d’état d’esprit. De ce point de vue là, La Loi de Los Angeles était et reste une série fichtrement moderne. Par la qualité de son écriture. Par le rythme avec lequel s’enchaînent et s’entremêlent les storylines (LA Law, c’est un des musts de l’écriture dite en structure modulaire, avec des histoires bouclées en un épisode et d’autres qui courent sur plusieurs). Par la richesse de son univers (dix personnages principaux au générique, on est vraiment dans l’univers de la « série chorale »). Par la capacité aussi à mêler humour et sujets plus sombres (côté "décalage", le pilote évoque la mort d’un collaborateur du cabinet qui a payé le changement de sexe d’un de ses meilleurs amis : bigrement culotté au milieu des 80’s).

Une vraie référence

Alors oui, LA Law a un côté vieillot avec son image sombre et ses décors à la Dallas, mais bon sang, qu’est-ce que c’est bon… Personnellement, j’ai découvert la série très, très tard (en 2000/2001, quand France 3 la diffusait en bouche-trou l’après-midi ou… à 2h du matin le mercredi soir), mais je ne regrette pas d’avoir fait l’effort de l’avoir conservée.
Je ne suis surtout pas partisan du « C’était mieux avant… », mais je pense que sur ce coup, c’était pas mal quand même. Surtout quand on se dit que cette série aura été une école pour David E Kelley (Ally MacBeal), William M Finkelstein (Cop Rock, Murder one), Carol Flint (Urgences), Christopher Keyser et Amy Lippman (La Vie à cinq), Bryce Zabel (Dark Skies, The Crow - sans rire), Julie Martin (Homicide, The Jury), Paul Manning (Urgences) ; et qu'elle aura aussi vu passer John Tinker (Chicago Hope), John Masius (Dead like me), Paul Haggis (Due South, Collision), Mimi Leder (Urgences, Le pacificateur et Deep impact au ciné), etc.

Who's next... ou Bouse next ?

A bien réfléchir, sans doute est-ce aujourd’hui, ce qui manque vraiment aux networks US : une série référence qui ose, questionne son époque (la meilleure à ce jeu là est peut-être Boston Legal de David E Kelley, aujourd'hui), donne le ton et accompagne l’émergence d’une nouvelle génération de scénaristes. Il est vrai qu’Urgences ou Law & Order sont plutôt en fin de vie tandis que Les Experts, s’ils ont généré une franchise au succès incontestable, auront sans doute du mal à laisser une trace narrativement singulière dans l’histoire de la télévision (1)… Pour ça, il faudra se tourner vers le câble, Six Feet Under, Les Soprano ou The Shield.
Quoi qu’il en soit, LA Law, c’est toujours une série moderne. Alors, comme César, moi je lève le pouce… et je justifie mon titre foireux.

Bien à vous,
Benny

(1) : j’entends par là que c’est une série bien fichue (surtout Las Vegas) qui a impulsé une mode à succès (l’enquête sous l’angle scientifique pour mettre en relief des drames humains) mais qui reste un poil « engoncé » dans son postulat formula show. La preuve, c’est que ses déclinaisons sont très semblables les unes aux autres comparées à celles de L & O. C’est bien fait, propre, mais ne transcende pas vraiment le genre initié…

Aucun commentaire: